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5 POURQUOI - Page 37

  • Des navets sur les toits de Boulogne ?

    174612435.jpgOn parle beaucoup de toits végétalisés.
    Les projets pour le Trapèze de Boulogne-Billancourt prévoient d'ailleurs l'utilisation de cette technique.

    Ils permettent entre autres :

    • d'éviter l'engorgement des réseaux d'assainissement,
    • de contribuer à l'assainissement de l'air,
    • d'offrir des surfaces complémentaires d'espaces verts,
    • d'améliorer l'isolation phonique et thermique des bâtiments
    • de réduire l'effet d'îlot de chaleur urbain (exemple : 6% des toits de Montréal couverts = 1°C en moins l'été)

    2087126714.jpgL'exposition "Le monde dont tu es le héros", sur l'Ile Saint-Germain, m'a permis de découvrir une initiative complémentaire à la végétalisation : des potagers sur les toits, sortes de jardins ouvriers sur les toits.

    Puisqu'en région parisienne les AMAP manquent de maraîchers, pourquoi ne pas tirer partie des toits plats de la ville pour y cultiver des légumes ? Outre les avantages liés à la végétalisation il y en aurait d'autres :

    • Créer du lien social autour des potagers.
    • Permettre des cultures pour les plus démunis
    • Réduire le trafic grâce à une cultures proche des consommateurs (moins de transports)

    Végétaliser des toits pour y créer des espaces verts publics et privés permettrait aussi de combler le manque d'espaces verts dont souffre Boulogne, en créant des lieux sûrs, et accessibles aux personnes âgées des immeubles concernés.

    Bref deux initiatives "développement durable" : la végétalisation, et l'agriculture urbaine, à promouvoir voire développer par l'association "les Boulonnais en mouvement" ?

    Pour en savoir plus : un rapport complet établi à l'occasion du PLU 2004 de Montréal (merci LM).

  • On ne riz plus, on est ver !

    Deux informations ont attiré mon attention aujourd'hui.

    La première est inquiétante : c'est l'augmentation de 30% du prix du riz à la bourse de Bangkok, suite à l'annonce par l'Egypte d'arrêter ses exportations.

    Je connaissais le riz Basmati (Inde), le riz Thaï, le riz américain (Uncle Ben's), le riz de Camargue... Vous connaissiez le riz Egyptien ? Moi non.  Et pourtant, renseignement pris, l'Egypte est bien un gros producteur de riz, dans la vallée de Nil. En fait le plus gros producteur du Moyen Orient. On peut donc comprendre une certains réaction des marchés : mais à ce point...  J'entendais sur BFM ce matin que les variations des cours que l'on vit en ce moment étaient surtout liées à un déséquilibre : les liquidités ne sont plus chez les Banques, mais chez les spéculateurs, qui en profitent...

    Peu réjouissant, tout celà...

    Mais heureusement,  la seconde information m'a rassuré : si nous ne pouvons plus manger de riz, peut-être pourrons-nous manger... des insectes ? D'après un article du Temps, le journal suisse, l'ONU voudrait en effet favoriser la consommation d'insectes.

    Les avantages seraient multiples :

    1. le taux de conversion est excellent : jusqu'à 90% de ce qu'ils mangent est converti en viande, contre 10% pour l'élevage classique : que d'économies en fabrication et transport de nourritures pour bétail !
    2. ils ont des propriétés nutritives intéressantes
    3. ils produisent peu de déchets, 80% de leur corps se mange contre 50% pour l'élevage classique

    La substitution de la viande classique par des insectes permettrait donc de réduire la pression sur les ressources naturelles mondiales, et mieux faire face à la croissance démographique à venir. Seul hic : c'est un peu répugnant pour notre culture occidentale (mais de nombreux pays en font des mets de choix) : il est donc envisagé de les convertir en farine.

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  • Le client est roi, mais le sait-il ?

    Ma précédente note sur la grève à l’usine Renault en Roumanie, m’amène à me poser quelques questions sur les relations avec les pays émergents, les délocalisations... Je suis partagé sur le sujet :

    • à court terme les délocalisations et la compétition des pays comme la Chine font du mal à notre économie
    • mais d'un autre côté, celà contribue à développer ces pays et donc à réduire l'écart de compétitivité, qui devrait finir par s'annuler à moyen-long terme : un certain équilibre de compétitivité devrait être atteint, au sens où les coûts de main d'oeuvre vont s'homogénéiser entre les pays : les délocalisations auront alors moins d’intérêt ou seront plus marginales, d'autant que les coûts de transport augmentent avec le prix du pétrole.

    Il s’agit donc de gérer une phase transitoire. Elle risque d’être longue, car si on voit que l'Asie se développe rapidement (Inde, Chine...) rattraper le niveau du G8 leur prendra un certain temps, et surtout, il restera encore l'Afrique...

    Quelle est donc la stratégie la plus pertinente pour la gérer, sans sacrifier des générations ?

    Les deux stratégies vis à vis des pays émergents

    Je vois bien deux stratégies vis-à-vis des pays à faible coût de main d’œuvre :

    A. Réduction des coûts par délocalisation

    Il s'agit de déplacer une usine qui produit pour le monde entier vers un pays "low cost". Exemple : HP Grenoble délocalisé en Inde.

    • Economiquement : celà peut être rentable, si l'augmentation des coûts de transports n'annule pas la baisse des coûts de production
    • Ecologiquement : impact négatif car les transports augmentent
    • Socialement : celà contribue au développement économique de pays "pauvre", mais au détriment du pays d'origine ou celà crée du chômage à court terme et la perte d'un savoir faire et d'un outil de production qui pourrait lui être utile une fois l'équilibre des compétitivités atteint.

    B. Extension dans les pays à bas coût

    Il s'agit d'une croissance à l'étranger pour fournir les marchés des pays émergent, croissance rentabilisée au maximum en produisant dans les pays émergents, à prix minimal. Exemple : Logan en Roumanie, vendue surtout en Roumanie et dans les pays voisins.

    • Economiquement : çà n'est viable que si l'option A ne l'est pas : sinon l'entreprise est moins compétitive que ces concurrents sur les marchés des pays développés
    • Ecologiquement : c'est la solution la plus écologique car la production est au plus près des marchés clients : les transports sont minimisés
    • Socialement : celà contribue à développer le pays émergent, mais pas au détriment du pays développé qui ne perd pas son savoir-faire.

    Cette stratégie peut être une étape avant la délocalisation totale du type précédent (on ouvre une usine en Inde sans fermer la france, et une fois qu'on est sûr que l'usine indienne marche bien et a atteint le bon niveau, on ferme l'usine en France)

    Mais peut-on blâmer les entreprises qui délocalisent ?

    Si elle respecte un minimum d'éthique comme le fait de ne pas faire travailler des enfants, y compris via des fournisseurs de rang N, on ne peut pas blâmer une entreprise qui délocalise  : l’entreprise décide en fonction d'un faisceau de contraintes liées à des acteurs, dont les pouvoirs respectifs ont évolué et continuent d’évoluer avec la mondialisation :

    • Ceux dont le pouvoir augmente :
      • l'actionnaire : grâce à une plus grande fluidité du marché boursier et de l’information, rendue possible par les technologies, il peut instantanément vendre et acheter et donc tuer une entreprise en la rendant OPAble par ses concurrents par exemple,
      • le client : grâce à la mondialisation et au développement des transports de marchandises, la compétition est accrue et le client est donc plus courtisé
    • Ceux dont le pouvoir baisse :
      • Les Etats : ils sont mis en concurrence (qualité des infrastructures, taux d'imposition, règlementations...) par des entreprises mondialisées
      • Les salariés : ils sont mis en concurrence dans contexte de chômage élevé, -même si avec la papy-boom la tendance risque de s'inverser-, et subissent de plein fouet le pouvoir grandissant de l’actionnaire et du client qui génèrent plus de contraintes : exigence de profitabilité supérieure, flexibilité aux évolutions des besoins...
      • Les petits fournisseurs, qui dépendent des contrats avec des multinationales

    Les entreprises aujourd’hui sont donc contraintes à satisfaire d’abord les actionnaires et les clients, plutôt que les salariés. A ce sujet, je recommande l’excellent ouvrage « la fatigue des élites, la capitalisme et ses cadres » de Henry Dupuis.

    Pour influer sur les entreprises, il faut jouer sur le faisceau de contraintes que l'entreprise doit prendre en compte. Or aujourd'hui ce sont les actionnaires et les clients qui ont le pouvoir sur les entreprises...

    Quelles sont donc les solutions ?

    L'une des solutions, souvent mise en oeuvre, est évidemment d'user du pouvoir des Etats, au niveau national ou CEE, en exigeant sur les produits importés le respect de règles toujours plus contraignantes : c'est une sorte de protectionnisme qui permet de réduire les écarts entre les pays et garantir une certaine sécurité au consommateur. Par exemple, les voitures chinoises n'ont pas été homologuées du premier coup car elles ne respectaient pas le minimum sécurité exigé.

    Il y a à mon sens deux autres pistes à explorer pour faire changer les rapports de force et donner du pouvoir au salarié dans le faisceau des contraintes qui influent sur l'entreprise :

    1. Le salarié est aussi client : faire en sorte par l’éducation et la diffusion d’informations, le renforcement des associations de consommateurs, que le salarié-consommateur use de son pouvoir grandissant pour imposer ses règles et soit cohérent : un salarié-consommateur ne peut pas à la fois se réjouir des prix bas des produits importés en tant que consommateur, et de l’autre se plaindre des délocalisations en tant que salarié,
    2. Le salarié peut devenir actionnaire : promouvoir l'actionnariat salarial, voire les sociétés en commandite par action, cette structure permettant par exemple de déléguer le pouvoir aux seuls actionnaires salariés si ce sont eux les commandités (ex : société Steria)

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    "L'économie j'y comprend pas grand chose,
    mais je me dis que je suis pas le seul :
    si au moins un modèle marchait, çà ce saurait" WeirdMan
  • Le fantôme de Krazucki en Roumanie ?

    La Dacia Logan fabriquée en Roumanie se vend bien : Renault en a fabriqué 230 000 en Roumanie en 2007, et prévoit d'en faire 350 000 en 2008.

    Pourtant, à l'appel d'un syndicat, une grosse partie de l'usine qui fabrique la Logan en Roumanie est en grève depuis lundi, la production est interrompue. Les salariés réclament des augmentations pour toucher une part des bénéfices générés par leur usine. La direction rétorque que les bénéfices générés jusqu'à présent ne couvrent pas les pertes que Renault a dû absorber de 2000 à 2004, et indique que la grève est illégale car les procédures d'alertes n'ont pas été respectées.

    Il est probable en fait que les salariés sentent qu'il est temps de profiter d'une période faste où la LOGAN se vend bien, et n'a pas de réelle concurrence : cette période risque en effet d'être éphémère, puisque Ford vient de racheter l'ancienne usine Daewoo de Craiova pour y fabriquer à partir de 2010 un véhicule qui pourrait être un concurrent de la LOGAN.

    Finalement, la Roumanie s'européanise bien vite :

    • Les salariés font grève "à l'européenne", ils ont pris conscience de leur caractère indispensable pour l'employeur.
    • Si les salaires sont encore bien moindre en Roumanie qu'en France l'écart diminue, à un rythme de +10 à +15% par an
    • On voit bien pourquoi les industriels pour qui cette tendance est inéluctable depuis l'entrée de la Roumanie dans l'Europe, ont désormais les yeux tournés vers l'Inde, la Chine, le Vietnam, ou le Maghreb, 

    L'Europe tire vers le haut, c'est bien.

    Mais il est temps d'acheter une Logan avant que son prix n'augmente...

  • Emplois et déplacements à Boulogne

    Comme le montre le graphique suivant : 

    1. De moins en moins de Boulonnais travaillent à Boulogne
    2. De plus en plus de Boulonnais vont travailler à l'extérieur
    3. De plus en plus de non-Boulonnais viennent travailler à Boulogne
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    Tout celà, c'est plus de déplacements, sources de perte de temps et d'argent, sources de nuisances familiales et de pollution.

    La cause : il y a de moins en moins adéquation entre les résidents et les emplois à Boulogne.

    Monsieur Baguet, élu il y a un peu plus d'une semaine, veut "faire revenir les entreprises" à Boulogne. C'est louable. Mais çà ne doit pas être motivé que par le seul souci de rapporter de la taxe professionelle : il  faut une politique du logement COHERENTE avec la politique vis à vis des entreprises, avec un mot d'ordre : essayer de réduire les déplacements. Bien plus que des gadgets type Vélib, le problème de fond sur les transports est sans doute là.

    Et commençons par les terrains Renault : les futurs habitants seront-ils les futurs travailleurs de la zone ?