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5 POURQUOI - Page 35

  • OGM : vote à l'assemblée aujourd'hui

    Finalement, deux amendements restreignant les cultures OGM au respect "des structures agricoles, des écosystèmes locaux, et des filières de production et commerciales sans OGM " (amendement 252), et "de l'intégrité de l'environnement et [de] la spécificité des cultures traditionnelles et de qualité" ont été adoptés. Placés au début du texte, ils ont une portée symbolique importante, mais leur déclinaison concrète est restrictive. Les parcs naturels ne pourront bannir les OGM qu'avec l'accord unanime des agriculteurs concernés. Et les zones d'AOC pourront seulement "proposer des mesures de protection renforcées" à l'administration. La directive européenne proscrit en effet l'interdiction des OGM sur des zones géographiques, au nom du libre choix des agriculteurs. (source  : Le monde.fr)

    L'amendement 252, proposé par le PCF a pu être voté grâce à l'absence de nombreux députés UMP lors du vote, et à un ralliement de 3 ou 4 d'entre eux qui a fait basculer la majorité des présents.  Tout ceci a généré quelques tensions au sein de l'UMP, dont Le Monde donne un nouvel éclairage dans cet article : Mme Kosciusko-Morizet est visiblement agacée. Espérons que pour une fois qu'une secrétaire d'état semble capable de comprendre les dossiers qu'elle gère, elle ne fasse pas les frais de conflits internes.

    Et si le texte est voté à l'assemblée avec ces amendement, la seconde lecture au Sénat risque d'être un retour arrière, c'est en tout cas ce que semble avoir "promis" François Fillon : les sénateurs UMP sont plus droits dans leurs bottes que les députés...

    A suivre...

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  • La fin du low-cost ?

    Deux phénomènes sont remarquables ces temps-ci :

    • D'une part une croissance folle en Chine et en Inde et d'autres pays émergent, croissance qui s'accompagne de tensions sur les marchés des matières premières (pétrole, mais aussi acier, riz...) dont les prix grimpent à vitesse grand V en raison de la demande croissante et une offre qui ne suit pas...
    • D'autre part, un développement social de ces pays, avec par exemple des Grève à l'usine Dacia en Roumanie, à l'usine Nike Ching Luh Shoes au Vietnam, et l'adoption fin 2007 par la Chine d'une législation sociale d'inspiration européenne.

    Les pays dits "low-cost" vont-ils donc se rapprocher des "high costs" plus vite qu'on ne pourrait le penser ? Si tel était le cas, celà créerait potentiellement deux crises :

    • crise environnementale, car l'état de l'art technologique et encore plus les technologies mises en oeuvre dans les pays low cost ne permettent pas un développement "propre"
    • crise inflationiste, possible mais jugée peu probable à court terme d'après les économistes, car les revendications salariales dans les pays low-cost seraient en fait compensées par des gains de productivité.

    Si les conséquences semble difficilement prévisibles, il semble clair cependant que nous entrons dans une nouvelle économie de la rareté : on peut alors s'attendre à un repli sur soi des pays qui vont réduire leurs exportations pour se servir d'abord (comme l'Egypte pour le riz), repli sur soi dont les états très dépendants des importations risqueraient de pâtir...

    La France par exemple, prendrait alors peut-être massivement conscience de l'intérêt de son électricité nucléaire et revaloriserait peut-être son agriculture, mais pâtirait sûrement d'un cruel manque de certains minerais et industries primaires associées.

    A suivre...

  • Capitalisme, morale et éthique

    Dans une interview au Figaro, Michel Rocard déclare que "Le capitalisme est cruel, efficace et instable". Il trouve aussi que depuis quelques dizaines années il est immoral et manque d'éthique, et mentionne par exemple le salaire des dirigeants comparé à celui des salariés. Il fait à mon avis une confusion des genres, ou plutôt des "ordres", pour reprendre le vocabulaire de l'ouvrage "Le capitalisme est-il moral ?" d'André Comte-Sponville, que je vais tenter de résumer.

    Contrairement à ce que le titre pourrait laisser croire, l'auteur n'y développe pas une théorie selon laquelle le capitalisme serait im-moral c'est à dire contraire à la morale. Ni non plus une théorie selon laquelle il serait moral. Non : pour lui il est a-moral, c'est à dire ignore la morale. Concrètement, il fait une distinction que je trouve éclairante, entre plusieurs "ordres" :

    1. 760024041.jpgl'ordre technico-scientifique : ce qui est vrai ou faux, possible ou impossible. Cet ordre doit être contraint par un ordre supérieur qui lui dit ce qui est autorisé ou non :
    2. l'ordre juridico-politique : ce qui est légal ou pas dans la loi des hommes. Mais on peut être un "salaud" légaliste, il y a donc un ordre supérieur :
    3. l'ordre moral : ce qui est bien ou mal. Comte-Sponville distingue encore deux ordres supérieurs :
    4. l'ordre éthique : ce qu'on aime ou pas
    5. l'ordre divin, propre aux croyants

    La charte éthique du Modem se situe un peu aux niveaux 3/4.

    La confusion entre les ordres est néfaste, elle peut prendre deux formes : barbarie ou angélisme.

    La barbarie c'est le pouvoir d'un ordre inférieur sur un ordre supérieur comme par exemple :

    1. la tyrannie libérale : le capitalisme qui impose sa loi sur le politique (Monsanto qui corromprait des politiques pour imposer les OGM, pure fiction rassurez-vous)
    2. la tyrannie démocratique, qui proclamerait que tout ce qui est légal ou règlementaire est bien, est moral (Etre un salaud légaliste, qui profite des failles du système, ou se retranche derrière de l'administratif pour justifier son immoralité)
    3. la tyrannie du politicien sur le moral (être prêt à tout pour avoir des élus)

    L'angélisme c'est la tyrannie d'un ordre supérieur, qui tend à annuler les contraintes d'ordre inférieur, comme par exemple :

    1. L'angélisme politique, qui prend la forme du volontarisme, par exemple vouloir enfouir une avenue en ignorant les contraintes techniques et économiques,
    2. L'angélisme moral, qui consiste à transformer des problèmes politiques en problème moraux, le meilleur moyen de ne pas les traiter sur le long terme. Par exemple ne plus croire en la politique, vouloir tout traiter tout par le biais d'ONG : le racisme ? SOS racisme ; la misère ? Les restos du coeur ; la guerre ? L'action humanitaire, Médecins sans frontières, etc.
    3. L'angélisme éthique, qui prétend annuler les contraintes de la morale voire des trois premiers ordres au nom de l'amour. C'est par exemple l'idéologie Peace and Love des années 70.

    Ainsi poser la question "le capitalisme est-il moral" comme le fait indirectement Michel Rocard, c'est mélanger le premier ordre au troisième, et court-circuiter au passage l'ordre politique. Or le capitalisme n'a que faire de la morale, et c'est normal : le but des acteurs du marché en tant que tels est de de faire du profit, "créer de la valeur". Le marché capitaliste (financiers, entreprises, actionnaires, investisseurs...) non biaisé par de la corruption ou une situation de monopole est guidé par ce que les clients demandent, dans le respect des lois. Pas par la morale ou l'éthique. Toyota ne fait pas de voitures hybrides par éthique, mais bien car il espère avoir une clientèle pour celà.

    Individuellement, chacun d'entre nous oscille en permanence entre les logiques de ces 4 ou 5 ordres, c'est ce qui fait la difficulté des décisions. Distinguer les ordre et éviter les "barbaries" ou l'angélisme me semble souvent salutaire.

  • Débat sur les OGM (suite)

    Le débat a été houleux sur les OGM hier à l'assemblée. C'est en tout cas une question difficile et complexe, car nécessitant d'arbitrer entre santé, science, enjeux économiques, agriculture... La question est en tout cas loin de faire l'unanimité dans les rangs de la majorité :

    Le débat divise les députés UMP : la position officielle du parti est de soutenir le texte, sans doute car les députés UMP sont élus en grande majorité par une poignée de ruraux, sont eux mêmes des notables de chef lieu de canton, et cogèrent avec la FNSEA et les fédérations de chasseurs, et ceci depuis 1945 ; mais François Grosdidier que je citais déjà hier, est opposé au texte et a depuis demandé une liberté de vote pour les députés UMP.

    718436916.jpgLe débat divise les sénateurs UMP. Élu de la Manche, l'UMP Jean-François Legrand a dénoncé dans Le Monde les «intérêts mercantiles» des pro-OGM : "Président du groupe sur la biodiversité et de l'intergroupe sur les OGM au Grenlle j'en ai tiré la conviction que la biodiversité doit être protégée à tout prix et que les OGM constituent un inconvénient à ce niveau. Leur intérêt est plus que douteux, y compris pour les agriculteurs." Le président du groupe UMP, Henri de Raincourt, a quant à lui qualifié ces propos d'«inacceptables» : décidément, à l'UMP, il faut être droit dans ses bottes.

    Le débat divise aussi les militants UMP, comme on peut le lire dans de nombreuses réactions sur le Toile.

    Enfin, Jean-Louis Borloo semble lui-même jouer un double jeu : d'un côté il indique préférer le texte initial, rappelant le "problème crucial crucial de dissémination des OGM à d'autres agricultures", mais de l'autre il défend malgré tout le texte à l'Assemblée.

    Le débat est donc loin d'être un débat gauche-droite : le Grenelle avait semble-t-il proposé une synthèse d'intérêt général, il est dommage que le Sénat ait modifé le texte à ce point pour favoriser les marchands d'OGM. Le principal d'entre eux, MONSANTO (*), fait d'ailleurs beaucoup de lobbying auprès des élus. Or la démocratie, c'est aussi l'indépendance entre politiques, acteurs du marché et médias.  L'un des messages clefs du Modem, de plus en plus d'actualité.

    (*) Dans une prochaine note, il faudra d'ailleurs  que je parle un peu de cette fameuse multinationale MONSANTO, ex producteur du fameux "agent orange" utilisé pendant la guerre du Vietnam, du désherbant "round-up", et qui avec ses OGM vise à contrôler l'agriculture mondiale.

  • Cancers, Bio, et proposition n°6 de PC Baguet

    Dans un article du Monde, une directrice de recherche à l'INSERM, responsable de l'équipe épidémiologie pour la prévention du cancer, s'inquiète des effets de l'environnement sur notre santé et en particulier les cancers :

    "Dire qu'il ne faut pas fumer, boire le moins d'alcool possible, avoir une alimentation équilibrée, de préférence sans trop de résidus de pesticides et de polluants divers, faire de d'exercice physique, tout cela est très bien. Mais il existe d'autres éléments que l'individu ne peut pas contrôler : l'air qu'il respire, l'eau qu'il boit, l'endroit où il habite, l'exposition aux champs électromagnétiques. Il faudrait être plus drastique notamment sur les pesticides. Aujourd'hui, quand on fait un repas normal, en France, on est exposé aux résidus de 21 pesticides. Il faudrait davantage éliminer de notre mode de vie et de notre environnement les composés dont on sait avec certitude ou que l'on soupçonne très fortement d'être des cancérogènes pour l'être humain. Mais on se heurte à des intérêts commerciaux. Cela relève de décisions politiques sur lesquels chacun d'entre nous peut peser". Tiens-tiens, çà me rappelle un débat sur les OGM...

    1048085210.jpgPourtant, les parents qui demandent la mise en place de nourriture bio dans les écoles se voient répondre que ce n'est pas possible pour des "problèmes d'approvisionnement". C'est ce que j'ai pu lire cette semaine dans un compte-rendu de réunion de l'école maternelle de ma fille.

    Notre nouveau maire de Boulogne-Billancourt PC- Baguet et ses adjointes Christine Bruneau (développement durable) et Marie-Anne Bouée (petite enfance) auront donc du pain sur la planche s'ils veulent réellement mettre en oeuvre ce volet de la proposition n°6 de leur programme : "Élaborer une charte du développement durable et de l'écoresponsabilité pour toutes les activités municipales (parc automobile à énergie propre, utilisation d'aliments « bio » pour les repas…)".