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Education et jeunesse

  • Faudra-t-il boycotter l'équipe de France

    Tphoto_1258626327083-1-0.jpgout le monde en parle, et il y a quasi unanimité sur ce point : la France ne mérite pas sa qualification, acquise grâce à une main volontaire de Thierry Henry, son capitaine.

    Bien sûr, 5 minutes avant la "main", il y avait peut être un penalty pour la France qui n'a pas été sifflé.

    Bien sûr, des erreurs d'arbitrage, il y en a tout le temps. Et on ne rejoue jamais les matches. Mais il faut un début à tout !

    Bien sûr, le foot n'est malheureusement pas le tennis : on ne voit jamais un joueur aller vers l'arbitre pour lui dire "j'ai fait faute".

    Bien sûr, souvent, le football montre le peu de cas qu'il fait du fair-play, les joueurs étant presque entraînés à simuler ou à tricher, car "ce qui compte, c'est le résultat".

    Mais quand même : peut-on être fier d'être Français, en se qualifiant dans ces conditions ? A l'heure où on parle d'identité nationale, la nôtre est-elle dans cette devise, "la fin justifie les moyens", "pour s'en sortir, il faut tricher" ? Les enfants, allez-y, tant que votre maîtresse ou votre prof ne vous voit pas, trichez ! Pas vu, pas pris ! Arnaquez vos clients, vos fournisseurs, vos partenaires ! Pas vu, pas pris !

    Ce match est finalement à l'image de notre époque, où seul le résultat compte, l'argent est roi, le cynisme absolu.

    Mais sommes-nous des animaux dans une jungle, prêt à tout pour "gagner" ?Gagner quoi, dans ces conditions ? Le mépris, la honte de soi ?

    Certaines valeurs doivent reprendre le dessus, et qu'on ne me dise pas que c'est être un  "bisounours" ou "moralisateur" que d'avoir quelques valeurs.

    Car il n'est pas impossible que les faveurs de l'arbitrage et de la FIFA à l'égard de l'équipe de France soient liées à quelque enjeu financier. Nicolas Sarkozy, d'ailleurs, fait profil bas : pourquoi ?

    Si l'Etat ne doit peut être pas s'immiscer dans les règlements de la FIFA, il faut au minimum que la FFF demande à rejouer la match, en "amical" si la FIFA se cache derrière le règlement.

    Elle pourrait aussi sanctionner Thierry "handy-man" Henry. S'il est un monde où l'efficacité ne doit pas prévaloir "à tout prix", c'est bien le Sport.

    En l'absence de réaction, il faudra appeler à boycotter les retransmissions télé des matches de l'équipe de France. Le pouvoir, notre seul pouvoir, reste le boycott.

  • Faut-il dégraisser le mammouth ?

    Le PS de Boulogne-Billancourt, dans un article de son blog, fustige les réductions d'effectifs dans l'éducation nationale planifiées par le gouvernement. L'auteur y dénonce "deux idées reçues", mais malheureusement fait appel lui-même à des raisonnements faux...

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    Ainsi, il écrit : "Première idée fausse : l’éducation nationale ne souffre pas d’un manque de moyens, mais d’un manque d’organisation. C’est faux parce que des études montrent que dans les zones d’éducation prioritaire passer de classes de 30 à 20 élèves diminue de 40% le risque d’échec. Pour y parvenir, il s’agit bien de moyens humains que l’on décide ou non de déployer."

    Or ce n'est pas parce que les ZEP manquent de moyens que l'éducation nationale dans son ensemble en manque : on peut imaginer un re-déploiement, par exemple réduire les effectifs des zones aisées pour renforcer les ZEP... Même si celà grognerait dans le camp des enseignants, qui ne doivent pas se battre pour aller dans les ZEP...

    Il écrit ensuite : "Deuxième idée fausse : nous dépensons plus que n’importe quel autre pays pour notre éducation. Regardons notre université : nous y mettons moitié moins de moyens par étudiants que l’Allemagne. Et lequel des deux pays réussit le mieux sa mutation vers cette économie des savoirs, avec des produits et prestations à forte valeur ajoutée, et ce malgré des coûts de main d’oeuvre sensiblement supérieurs aux nôtres ? Qui a une balance commerciale fortement excédentaire ? Vous l’aurez compris d’autres font mieux et ne semblent pas s’en porter plus mal."

    Il est vrai que nous ne sommes pas les plus dépensiers par étudiant, et que l'Allemagne a un commerce extérieur en meilleur santé que la France. Mais il y a 2 affirmations fausses :

    • 1641137884.jpgD'abord, la comparaison avec l'Allemagne des moyens pour les universités : le site Eurostat donne les dépenses annuelles pour l'éducation dite tertaire en 2004 : Allemagne : 10237 €/élève/an ; France : 9134 €/élève/an. 10237 n'est pas égal à deux fois 9134. Donc soit l'écart s'est beaucoup agrandi depuis 2004, soit le PS n'a pas une bonne calculette, soit je n'ai pas compris de quoi on parlait (çà peut arriver). Il est vrai cependant qu'en France, le tertaire inclut les Grandes Ecoles peut-être mieux dotées.
      En fait ce qui est criant et que montre le graphe ci-contre (cliquer pour agrandir) c'est que nous dépensons trop dans le secondaire, pas assez dans le primaire, mais surtout pas assez dans le tertaire par rapport à des pays "qui marchent dans l'innovation" comme la Finlande, le Japon, les USA. Il y a donc un redéploiement important à faire au bénéfice des universités, je ne sais pas si le plan Pécresse va suffisamment loin.
    • 1472094079.jpgAutre point erroné : le coût de main d'oeuvre serait plus élevé en Allemagne. Or comme le montre le graphe ci contre (cliquer pour agrandir) :
      • il est nettement plus faible en Allemagne dans le domaine des services, et l'écart se creuse,
      • il est identique dans le domaine de l'industrie en 2006, l'Allemagne dont les coûts étaient supérieurs en 2000, s'étant beaucoup serré la ceinture entre 2003 et 2005. J'ai même entendu dire qu'en 2007 l'Allemagne était passée à des coûts inférieurs à la France.

    Je profite de cette note pour faire la publicité du site Eurostat qui contient une vraie mine de statistiques sur les pays européens : les amateurs de chiffres apprécieront. Le PS devrait d'ailleurs le consulter un peu plus, car en l'état, ce ne sont pas des arguments un peu trop idéologiques qui vont m'aider à me faire une idée claire sur les réformes à faire dans l'éducation nationale .