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Affaires étrangères

  • Grammaire anglaise

    Pendant la confinement 2020, j'ai commencé, pour l'une de mes filles qui avait des difficultés, à rédiger une grammaire anglaise inspirée de mon prof de première qui a le plus marqué mon apprentissage de l'anglais. Résultat quelques mois plus tard.

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  • Crise : la vision du patron de Fiat

    J'évoquais déja cette hypothèse dans une note précédente, des grands patrons du secteur osent désormais le dire publiquement : il y a trop de constructeurs automobiles, trop de modèles, trop d'usines dans le monde.

    Ainsi par exemple le patron de Fiat a-t-il été assez précis, dans un entretien lundi avec le magazine spécialisé Automotive News :

    "La seule solution est une forte consolidation au sein du secteur. Cela ne peut pas continuer comme dans le passé. L'indépendance n'est pas soutenable. Dans les 24 prochains mois, en ce qui concerne les grands constructeurs, nous allons finir avec un américain, un allemand de taille, un européen-japonais, avec probablement une extension aux Etats-Unis, un au Japon, un en Chine et un autre européen".

    Pour le patron de Fiat, le nombre de constructeurs est donc destiné à chuter à six.

    Je vous laisse mettre des noms de Groupe industriels ou de marques...  Notons :

    1. Qu'il n'a pas mis d'Indien (Tata) dans les 6, sans doute jugé encore trop en retard.
    2. Qu'il prédit la mort d'un des deux américains les plus mal en point (Chrysler / GM) et le rapprochement de l'autre avec l'Alliance Renault-Nissan.
    3. "Un autre européen" : il y a des rumeurs de rapprochement PSA-Fiat, les deux groupes ayant déjà collaboré dans le véhicule utilitaire.

    Comme le disait Albert Jacquard ce soir à la conférence avec Jean Peyrelevade, le monde a une taille finie. Il n'y a aps assez de ressource pour que toute la planète vive au niveau de vie occidental. Je regrette que la conférence n'ait pas été l'occasion aussi de se poser la question de cette finitude sur le plan démographique, un sujet un peu tabou, car tous les raisonnements se basent toujours sur 9 milliards d'habitants en 2050 comme si c'était "inéluctable".

  • GM se préparerait à se mettre sous protection de l'article 11

    bankruptcy.jpgLe Sénat américain a rejeté le plan d'aide aux constructeurs, qui devait notamment permettre d'aider GM et Chrysler, les deux constructeurs en plus mauvaise posture.

    Selon le Wall-Street journal, GM aurait déjà commencé à travailler sur une mise en faillite sous protection de l'article 11. Si j'ai bien compris, une entreprise mise sous article 11 ne paye plus ses dettes, et est mise sous "protection" juridique, en attendant une restructuration par le management en place. Ce qui signifie une distortion de concurrence au moins temporaire, et peut contribuer à entretenir des surcapacités de production. C'est ce qui s'était passé avec les compagnies aériennes américaines en 2006 (delta airlines  & United par exemple).

    L'article 11 implique donc une restructuration plutôt qu'une liquidation, qui relève plutôt de l'article 7.

    Resterait à savoir ce qu'elle pourrait être dans le cas de GM et/ou Chrysler, à moins que Georges W Bush ne décide d'utiliser l'argent du plan Paulson destiné à sauver la finance pour sauver GM et Chrysler...

     

  • Vers un apaisement des relations Nord-Sud ?

    Dans un entretien au quotidien le Soir titré "La riposte sociale va arriver en Europe", le polémiste Jean Ziegler auteur par ailleurs d'un livre "la haine de l'occident", parle d'un phénomène qu'il a souvent constaté lorsqu'il travaillait aux Nations Unies : l'hostilité des pays du sud à l'égard de ceux du  Nord. Cette hostilité prend deux formes :

    • une forme terroriste, haine pathologique
    • une forme plus raisonnée, qui cherche le dialogue à niveau équivalent.

    Cette haine est due selon lui aux années de colonialisme, et au fait que si certes le casque colonial n'existe plus, le chef qui était en dessous est toujours là. Les Occidentaux ne sont en effet pas innocents dans la corruption qui règne dans certains pays, et profitent toujours "indument" de leurs ressources. Il cite plusieurs exemples :

    1. Le Nigéria : 147 millions d'habitants, le plus grand pays d'Afrique au niveau démographique, le huitième producteur de pétrole du monde, une incroyable richesse... Depuis 1966, suite aux coups d'État successifs, Shell et les seigneurs pétroliers maintiennent, à Lagos et aujourd'hui à Abuja, une junte à leur service, moyennant une corruption extrême.
    2. La Chine :  l'oligarchie chinoise, constituée par les enfants de la nomenklatura, tient cet immense pays, en accord total avec l'oligarchie occidentale. Nous sommes dans un système où il y a, en même temps, concurrence et symbiose avec l'occident

    175px-Sorciers_guerisseurs.jpgMais il cite un cas porteur d'espoir, la Bolivie : pour la première fois depuis cinq cents ans, Evo Morales, un Indien - un Indien : pas un intellectuel déguisé en Indien ! - élu démocratiquement, avec 53 % des voix, après tous les massacres, toute l'aliénation, après les silences séculaires, a réussi, en six mois, à changer les contrats de toutes les sociétés pétrolières, gazières et minières. Avant, 95 % des revenus allaient aux sociétés multinationales et 5 % à l'État bolivien. Aujourd'hui, 18 % vont aux sociétés étrangères et 82 % à l'État bolivien. Il a réussi à négocier cela avec une mobilisation populaire incroyable. Et tout à coup, alors que la Bolivie était le deuxième pays le plus pauvre d'Amérique latine, derrière Haïti, avec 46 % de la population sous-alimentée, l'État se retrouve avec des dizaines de milliards de dollars en caisses, qui vont immédiatement dans des programmes sanitaires, de lutte contre la malnutrition, etc.

    Toujours selon lui, la crise financière, qui crée de la souffrance réelle, est une chance énorme pour une prise de conscience : tout à coup, en Occident, les gens ont découvert le mensonge du néolibéralisme. À partir de là, il y aura forcément une riposte sociale et une reconstitution de la mémoire et de la conscience. Et là, [il est] plein d'espoir. Cette fois-ci, [il] pense qu'il y a de très, très fortes chances pour que nous soyons au point de départ de la reconstruction d'un monde solidaire, juste, qui va réconcilier le Sud avec l'Occident.

    Espérons qu'il n'ait pas tort sur ce point.

    (photo : sorciers guérisseurs de Lassa, Nigéria)

  • Afghanistan : l'ambigüité du PS

    dispositif_militaire_francais_en_afghanistan.jpgLe parlement a aujourd'hui voté pour le maintien des troupes en Afghanistan (voir carte ci-contre, cliquer)

    • L'UMP (à 2 exceptions près), le nouveau centre, et le Modem (F. Bayrou) ont voté pour.
    • Le PS (à 4 exception près), les Verts et le PCF ont voté contre , suivant en celà la majorité des Français, d'après un sondage.

    Le PS a justifié son "non" par un désaccord avec la stratégie militaire : mais la question portait, sauf erreur, sur le maintien des troupes. Il s'agit donc vraisemblablement d'une stratégie, politique celle-là, pour ne pas voter pour une proposition de l'UMP, et tenter de rester en phase avec l'opinion majoritaire des électeurs de gauche. JM Ayrault a ainsi eu dû expliquer qu'il votait non, mais ne demandait pas le retrait des troupes... Finalement, le PS a donc pu voter non car il savait que le oui l'emporterait : car s'il avait eu la majorité, un non aurait signifié un retrait des troupes ! Voilà une belle leçon de clarté et courage politique  d'ambigüité politicienne !

    Noël Mamère, pour les Verts, a eu le mérite d'être plus clair : il a explicitement demandé le retrait des troupes, et un dialogue "inter-afghan" sous l'égide de l'ONU. Mais il a tout faux : ne faut-il pas terminer de former  la police et l'armée afghane ? Et que signifierait un retrait aux yeux de Talibans et du Monde ?

    François Bayrou l'explique lorsqu'il justifie son vote favorable : "Il est impossible que la France renie ses engagements internationaux. Si on pliait bagages en quelques jours, ce qu'il faudrait faire si le vote était non, cela voudrait dire pour tout le monde que les talibans ont gagné. C'est impossible qu'un grand pays de l'alliance des Nations unies accepte une telle responsabilité, donc je voterai pour le maintien des troupes." Il demande par ailleurs que "les troupes (françaises) reçoivent les équipements qu'ils n'ont pas à l'heure actuelle notamment une protection aérienne et des drones. François Bayrou souhaite aussi que la stratégie change le plus vite possible de manière à ce que l'armée afghane prenne le relais et que la population afghane ressente la présence des pays occidentaux davantage comme une aide au développement que comme une menace.

    En savoir plus : dispositif français en Afghanistan sur le site du ministère de la défense