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Environnement & aménagement du territoire - Page 9

  • Bittes

    1975784456.jpgSur ce site trouvé par hasard, Boulogne figure en bonne position, en terme de performance urbanistique.

    Mais qui était urbaniste en chef à cette époque ? En tout cas il ou elle aimait la bitte (oui je sais c'est un peu limite mais c'était trop tentant). 

    (La photo de droite est prise à Boulogne, mais j'ai mis aussi celle du dessous qui me semble atteindre un sommet)

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  • Pétrole : un problème de débit

    On se souvient tous des problèmes de robinets sur lesquels nous avons planché à l'école primaire... La crise du pétrole n'est pas loin d'être un problème similaire.

    En effet il y a encore quelques années, le discours se voulait rassurant : il y a encore du pétrole pour 100 ans, pas la peine de s'inquiéter, il suffit de payer un peu plus en R&D (recherche & développement) pour aller le chercher plus profond ou moins pur.

    104659618.pngMais il y a deux limites désormais bien reconnues à ce raisonnement :

    Première limite : l'économie du pétrole se base sur le "débit" = la production annuelle. Si la demande augmente mais pas le débit, il y a problème, et ce indépendamment des réserves : la taille du puit n'est pas la taille du seau pour sortir l'eau du puit. Comme le montre le graphe ci contre, la crise ne commencera donc pas le jour ou la dernière goutte sortira d'un puit (point n°3), mais bien avant. On identifie classiquemet aujourd'hui ce qu'on appelle le "pic de production" (point n°2) i.e. le jour où la production commencera à décroître. Le problème survient un peu avant (point n°1), lorsque la production commence à ne plus satisfaire la croissance du besoin. J'ai situé ce point en 2007 mais les experts ne sont pas tous d'accord sur les dates. A noter que les  réserves extractibles sont représentées par la surface en gris.

    Seconde limite : augmenter le débit (augmenter la hauteur du pic de production) et augmenter les réserves de pétrole extractibles (reculer la date de la dernière goutte) n'est pas qu'une question d'investissement dans la prospection : à partir du moment où pour produire une tonne de pétrole il faut physiquement une quantité d'énergie supérieure à une tonne équivalent pétrole (TEP), il n'y a pas vraiment lieu de l'extraire car le bilan énergétique est négatif...

    L'écart entre le besoin et la production de pétrole (courbes bleue et verte) doit donc être progressivement comblé par des autres énergies. Il s'agit bien des autres énergies : car contrairement à ce qu'on a voulu nous faire croire, le pétrole n'aura pas un remplaçant, mais une multitudes de remplaçants : économies d'énergies, nucléaire (un certain temps seulement car tout le comme le pétrole l'uranium est en stock limité), soleil, vent, gravité (barrages), géothermie, biomasse... des solutions variées plus ou moins adaptés suivant les régions et les types de besoins. A plus long terme peut-être que la fusion nucléaire offrirait une énergie quasi illimitée, mais rien n'est moins sûr (c'est l'ambition du projet ITER, qui laisse certains scientifiques sceptiques, mais qui a mon sens vaut sans doute le coup d'être tenté tant un résultat positif révolutionnerait le domaine de l'énergie, et à condition que celà n'empêche pas d'investir à plus court terme pour remplacer le pétrole)

    Sur le sujet je ne saurais que recommander l'ouvrage "la vie après le pétrole" qui me semble être une bonne synthèse.

    Et pour terminer, un petit zoom sur le problème actuel des bio-carburants : alors que (presque) tout le monde préconisait l'usage de bio-éthanol il y a peu, voilà que les écologistes manifestent contre les bio-carburants accusés de tous les maux notamment la hausse des prix du blé, du maïs... C'est un peu vrai et c'est lié à des excès comme au Brésil ou aux Etats-Unis. Mais utilisé comme celà est préconisé par exemple en Europe en exploitant au mieux les terres en friche (sans dépasser quelques % de la production je crois), celà ne génèrerait pas ce type de problème. De grâce, ne jetons pas le bébé avec l'eau du bain... Il faudrait d'ailleurs aussi appliquer les mêmes règles que pour l'alimentaire en ce qui concerne les pesticides et engrais de façon à garder les terres utilisables pour l'alimentaire si besoin (réversibilité), mais c'est encore un autre sujet...

  • La brique alimentaire, emballage le plus écologique ?

    Le Monde fait part aujourd'hui d'une étude publiée par Bio Intelligence Service, TetraPak, l'Ademe et le WWF. Selon cette étude, la brique alimentaire serait l'emballage le moins polluant :

    • Elle genère 4 fois moins de CO2 que le verre (pénalisé par son transport en camion pour le recyclage)
    • Elle consomme 2 fois moins de ressources naturelles que le plastique

    Question : peut-on considérer cette étude comme objective sachant que TetraPak est un fabriquant de briques alimentaires ?

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  • La (sur-)pêche modifie les gènes des poissons

    Des chercheurs ont étudié pendant 10 ans plusieurs espèces de poissons comme la morue, le saumon, le hareng, et des poissons plats.

    Il en ressort que :

    1. L'âge de la maturité sexuelle a baissé de 23-24% (6 espèces étudiées)
    2. La taille à maturité sexuelle a baissé de 20 à 33% (7 espèces étudiées)
    3. La diversité génétique a baissé de 21-22% (3 espèces étudiées)
    4. Suivant les espèces, les taux de fécondité ont soit augmenté, soit baissé

    1891142926.pngMême si l'étude ne le démontre pas formellement, une des explications est une évolution génétique darwinienne liée à la pêche au filet, qui favorise les poissons les plus petits capables de passer les mailles des filets.

    On serait donc là dans le même phénomène que l'impact de la chasse sur l'évolution de la taille des bois de cervidés (les chasseurs tuant plutôt les cerfs à gros bois, la tendance d'évolution était à la baisse), ou de l'impact des anti-biotiques sur les bactéries (qui mutent pour résister).


    S'il est clair que pour certaines espèces, il faut relâcher un peu la pression de la pêche sous peine de les voir disparaître, faut-il pêcher les petits poissons autant que les gros pour ne pas réduire la diversité génétique ? La question est véritablement posée.

    (Source : les Echos 17/4/2008)

    Les gros filets de l'UMP sont aussi en train de faire évoluer l'espèce Modem, en ne prenant que des gros poissons de l'ex-UDF. Espérons que la diversité "génétique" sera préservée chez les petits poissons !

  • Soylent Green

    La croissance des pays émergents a un point positif et non des moindres : elle contribue à augmenter le niveau de vie moyen des pays émergents, à réduire l'écart avec les pays occidentaux.

    Malheureusement, elle est à l'origine de pas mal de problèmes aussi. J'ai tenté d'en résumer les mécanismes dans le graphique de synthèse ci-contre. N'hésitez pas à commenter pour que tout cela se peaufine et s'enrichisse.

    On voit, sur le schéma, des effets directs de la croissance, et des effets indirects.

    Les 3 effets directs sont assez simples.

    639955716.pngD'abord, la croissance économique des pays émergents génère de l'inflation en augmentant la demande mondiale en matières premières pour les industries (pétrole, acier, étain...), même si cette hausse est en partie compensée par de la productivité.

    Ensuite, la croissance industrielle augmente la pollution (terre, eau, air notamment avec les GES*). L'environnement n'est pas la priorité des pays émergents en pleine croissance, même si celà commence à venir, par exemple en Inde, où les normes environnementales sont drastiques... mais uniquement pour les entreprises étrangères !

    Enfin, la croissance démographique et l'augmentation du niveau de vie augmente la demande en produits agricoles, et donc les prix. Cette inflation "de marché" s'ajoute à l'inflation naturelle engendrée par l'augmentation des prix de l'énergie (les engrais et les transports comptent dans les prix agricoles...).

    Il y a ensuite 2 effets indirects principaux.

    Le premier, c'est celui lié au développement des bio-carburants, l'une des solutions mises en oeuvre pour faire face à la raréfaction du pétrole et la pollution. Il s'agit d'éthanol produit à parti de canne à sucre, maïs, betterave...  Et parfois, ces cultures empiétent sur des surfaces agricoles alimentaires. Celles-ci sont donc réduites d'autant, à moins que, comme au Brésil, on déforeste pour étendre les surfaces agricoles (**). Autre phénomène quand on remplace du blé alimentaire par du maïs pour faire de l'éthanol, cela augmente beaucoup le besoin en eau, une ressource aussi de plus en plus rare et chère... Bref, le développement des bio-carburants aboutit a des effets écologiques inattendus car le marché est allé trop loin : le bio-carburant n'est pas le remplaçant du pétrole, mais l'un des compléments/remplaçants du pétrole.

    Le second effet indirect, accusé par certains d'être la principale cause de l'emballement des prix agricoles sur le marché mondial, c'est le comportement de certains pays exportateurs déjà évoqué dans plusieurs notes de ce blog (Egypte pour le riz par exemple) : craignant une pénurie, il se replient sur eux-même, en diminuant ou même supprimant leurs exportations de certains produits agricoles de base. Ces annonces "nationalistes" ont bien sûr un effet dévastateur sur les marchés : les prix s'envolent, ce qui incite à encore plus de restrictions d'exportations, etc. : c'est un cercle vicieux.

    Au final nous avons d'une part en occident une inflation qui accroit les inégalités car elle touche aux produits de base, et d'autre part dans les pays les plus pauvres, des risques de famines dramatiques, voire d'émeutes, comme à Haïti. Par la voix de son directeur général Dominique Strauss-Kahn, le Fonds monétaire international (FMI) prédit d'ailleurs des "conséquences terribles" à la hausse des prix des denrées.

    Que faire ? On parle d'aide humanitaire et d'aide d'urgence, mais ce ne sont que des palliatifs court-terme, certes sans doute indispensables. Pour traiter le fond des problèmes, une vision systémique complète est indispensable, mais difficile à construire car elle requiert la collaboration de nombreux experts et décideurs de domaines différents. Un "Grenelle mondial développement durable" (économie, social, et environnement) serait sans doute une bonne manière d'avancer, s'il est suivi des actes.

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    En 1973, Richard Fleischer réalisait Soylent Green (Soleil Vert en Français),
    vision d'un monde où les problèmes de nutrition ont été réglés d'une façon...
    ...comment dire... "originale".

                                                                     

    (*) GES : Gaz à Effet de Serre, responsable du réchauffement climatique
    (**) Dans le même ordre d'idée, on pourrait se demander quels effets aurait une généralisation trop rapide du Bio, dont on sait que le rendement est inférieur et qui donc nécessite plus de surface pour une production identique.