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croissance

  • François, sors toi les doigts !

    head_up_your_ass21.jpgLes chiffres du chômage de mois en mois, ne s'améliorent pas et pour cause : beaucoup des mesures annoncées (pour les jeunes, pour les vieux) n'ont pour seul effet que de changer la nature des embauches, mais pas leur nombre.

    Pour réduire le chômage, il faut une baisse de la population active OU de la croissance. 

    1. La croissance peut venir de 2 choses : 

    1.1 une augmentation de la consommation intérieure de produits nationaux : 

    • soit car la consommation augmente grâce à des mesures de relance de la consommation (baisse de charges ou de taxes sur la consommation, dissuasion de l'épargne)
    • soit car à achats constants, les français achètent plus de produits "made in france" que de produits importés :
      • grâce à une meilleur qualité ou innovation des produits français : mais la qualité ou l'innovation ne s'améliorent pas du jour au lendemain... des mesures favorisant l'innovation produisent des effets significatifs sur l'économie 2-3 ans après... Et les mesures pour améliorer l'éducation de notre jeunesse qui innovera demain, elle, ne porteront leurs fruits que dans 5 à 10 ans minimum.
      • grâce à un "sursaut national" des consommateurs qui malgré un prix supérieur des produits made in France, décident d'acheter plus de produits "français", ce qui veut dire qu'ils décident de moins épargner
      • grâce à une meilleure compétitivité prix des produits français, par le biais de :
        • une baisse des charges sur les entreprises françaises,
        • ou une hausse des taxes à l'importation (quasi impossible au niveau Français, nous sommes tenus par l'Europe)
      • grâce à des barrières règlementaires dissuadant les étranger à exporter vers la France (technique Américaine ou Japonaise classique)

    1.2. une augmentation des exportations :

    • grâce à une meilleure qualité ou innovation des produits français
    • grâce à une meilleure compétitivité prix (idem ci-dessus)

    2. La baisse de population active peut, elle, être obtenue par deux méthodes : 

    2.1 réduction des entrants : naissances, immigration

    2.2 augmentation des sortants :

    • favoriser l'émigration vers les pays en croissance ("Cassez vous !")
    • réduire l'âge de la retraite, mesure bien sûr pas envisageable en raison du besoin d'équilibrer le régime des retraites dans un contexte de population vieillissante : nous sommes en train de faire l'inverse, ce qui augmente donc la population active théorique, mais en pratique va juste augmenter le nombre de chômeur toutes choses égales par ailleurs...
    • une bonne guerre ou une bonne épidémie, mais bien sûr personne ne le souhaite : et rien que le fait de l'écrire, je vois déjà les chantres du politiquement correct crier au scandale, alors qu'il s'agit juste recenser des hypothèses ou des solutions, pour les rejeter.

    Que faut-il pour améliorer l'économie française ? Je ne prétendrai pas ici avoir la solution, sinon j'aurais déjà eu le prix Nobel d'économie... Mais probablement un savant mix des mesures ci-dessus (sauf la dernière).

    Mais en tout cas, il faut des mesures SIGNIFICATIVES, CHOC, et non pas des compromis mous.

    Donc François (Hollande) et Manuel (Valls) : bougez vous le c... et arrêtez de nous bassiner avec des sujets sans intérêt (Mariage gay, PMA, élections de 2017, ) : concentrez vous sur DEUX SEULS SUJETS : 

    1. REDUIRE LES DEFICITS PUBLIC A MOINS DE 3% (et non pas essayer d'obtenir encore un délai : que vaudra la parole de la France qui déjà ne vaut plus grand chose. La fierté Française ne pourrait elle revenir si pour une fois on arrivait à atteindre un objectif ?)
    2. RELANCER L'ECONOMIE PRIVEE FRANÇAISE

     

  • Qu'est ce qu'une société pérenne ?

    Dans un article précédent, j'évoquais la nécessité d'un humanisme pérenne. J'ai fait une petite tentative sur les schémas ci-dessous pour mettre en lumière trois (r)évolutions nécessaire pour tendre vers cet humanisme pérenne (les chiffres sont purement fictifs, et n'ont que vocation à illustrer).

    1. Première (r)évolution : vers une croissance de services et en qualité. Actuellement, nous produisons 10 biens, et 5 services pour une valeur de 15 ; demain nous n'auront besoin que de produire 5 biens et 11 services  : car nous produirons des biens qui durent, moins jetables, plus réparables. La croissance marchande sera donc une croissance de services, d'éducation, de formation, d'information, de culture, la production étant en partie remplacée par de la réparation, de l'entretien. La moindre production matérielle nécessitera moins de ressources : 5 au lieu de 10. La valeur de cette production sera supérieure par unité, car plus durable et de meilleure qualité.
    2. Deuxième (r)évolution : le recyclage . Au lieu de ne recycler que 1 déchet sur 10 (10%) , nous en recyclerons 4 sur 5 (80%). Un seul déchet sera redonné à la terre, et ce déchet sera "recyclé" par la terre en ressource utilisable par l'homme de telle sorte que le stock de déchets et de ressources sur la terre reste constant (Le CO2 est inclus dans cette notion de déchets). Toutes les industries d'extraction des ressources naturelles ont ainsi du souci à se faire, et à se reconvertir vers le recyclage et le renouvelable.
    3. Troisième (r)évolution : la redistribution. les revenus de travail seront mieux redistribués au profit du consommateur-travailleur au lieu de l'investisseur, pour plus de justice sociale. La finance doit être au service des hommes, et non le contraire.

    Un peu théorique, probablement simpliste, et rien de bien nouveau dans tout cela, j'en conviens. Mais les impacts de tout cela sont énormes.

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  • Soylent Green

    La croissance des pays émergents a un point positif et non des moindres : elle contribue à augmenter le niveau de vie moyen des pays émergents, à réduire l'écart avec les pays occidentaux.

    Malheureusement, elle est à l'origine de pas mal de problèmes aussi. J'ai tenté d'en résumer les mécanismes dans le graphique de synthèse ci-contre. N'hésitez pas à commenter pour que tout cela se peaufine et s'enrichisse.

    On voit, sur le schéma, des effets directs de la croissance, et des effets indirects.

    Les 3 effets directs sont assez simples.

    639955716.pngD'abord, la croissance économique des pays émergents génère de l'inflation en augmentant la demande mondiale en matières premières pour les industries (pétrole, acier, étain...), même si cette hausse est en partie compensée par de la productivité.

    Ensuite, la croissance industrielle augmente la pollution (terre, eau, air notamment avec les GES*). L'environnement n'est pas la priorité des pays émergents en pleine croissance, même si celà commence à venir, par exemple en Inde, où les normes environnementales sont drastiques... mais uniquement pour les entreprises étrangères !

    Enfin, la croissance démographique et l'augmentation du niveau de vie augmente la demande en produits agricoles, et donc les prix. Cette inflation "de marché" s'ajoute à l'inflation naturelle engendrée par l'augmentation des prix de l'énergie (les engrais et les transports comptent dans les prix agricoles...).

    Il y a ensuite 2 effets indirects principaux.

    Le premier, c'est celui lié au développement des bio-carburants, l'une des solutions mises en oeuvre pour faire face à la raréfaction du pétrole et la pollution. Il s'agit d'éthanol produit à parti de canne à sucre, maïs, betterave...  Et parfois, ces cultures empiétent sur des surfaces agricoles alimentaires. Celles-ci sont donc réduites d'autant, à moins que, comme au Brésil, on déforeste pour étendre les surfaces agricoles (**). Autre phénomène quand on remplace du blé alimentaire par du maïs pour faire de l'éthanol, cela augmente beaucoup le besoin en eau, une ressource aussi de plus en plus rare et chère... Bref, le développement des bio-carburants aboutit a des effets écologiques inattendus car le marché est allé trop loin : le bio-carburant n'est pas le remplaçant du pétrole, mais l'un des compléments/remplaçants du pétrole.

    Le second effet indirect, accusé par certains d'être la principale cause de l'emballement des prix agricoles sur le marché mondial, c'est le comportement de certains pays exportateurs déjà évoqué dans plusieurs notes de ce blog (Egypte pour le riz par exemple) : craignant une pénurie, il se replient sur eux-même, en diminuant ou même supprimant leurs exportations de certains produits agricoles de base. Ces annonces "nationalistes" ont bien sûr un effet dévastateur sur les marchés : les prix s'envolent, ce qui incite à encore plus de restrictions d'exportations, etc. : c'est un cercle vicieux.

    Au final nous avons d'une part en occident une inflation qui accroit les inégalités car elle touche aux produits de base, et d'autre part dans les pays les plus pauvres, des risques de famines dramatiques, voire d'émeutes, comme à Haïti. Par la voix de son directeur général Dominique Strauss-Kahn, le Fonds monétaire international (FMI) prédit d'ailleurs des "conséquences terribles" à la hausse des prix des denrées.

    Que faire ? On parle d'aide humanitaire et d'aide d'urgence, mais ce ne sont que des palliatifs court-terme, certes sans doute indispensables. Pour traiter le fond des problèmes, une vision systémique complète est indispensable, mais difficile à construire car elle requiert la collaboration de nombreux experts et décideurs de domaines différents. Un "Grenelle mondial développement durable" (économie, social, et environnement) serait sans doute une bonne manière d'avancer, s'il est suivi des actes.

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    En 1973, Richard Fleischer réalisait Soylent Green (Soleil Vert en Français),
    vision d'un monde où les problèmes de nutrition ont été réglés d'une façon...
    ...comment dire... "originale".

                                                                     

    (*) GES : Gaz à Effet de Serre, responsable du réchauffement climatique
    (**) Dans le même ordre d'idée, on pourrait se demander quels effets aurait une généralisation trop rapide du Bio, dont on sait que le rendement est inférieur et qui donc nécessite plus de surface pour une production identique.