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Environnement & aménagement du territoire - Page 4

  • éoliennes : vrai fausse solution ?

    panneaux-solaires-et-eolienne.jpgJ'étais ce week-end en Alsace, et j'ai pu observer le long du trajet, des parcs d'éoliennes, certaines en fonctionnement, d'autres immobiles par manque de vent. Et de me demander comment on peut gérer une électricité dont la production dépend du vent, alors que la consommation, elle n'en dépend pas, sachant qu'on ne peut pas (ou presque pas) stocker l'électricité. Une éolienne produirait ainsi de l'électricité 20 à 30% du temps : pas terrible comme rendement...

    On me dira que statistiquement en France, il y a toujours du vent quelques part, et qu'en mettant des éoliennes partout, il y en aura toujours qui marchent ? Mais je croyais que la tendance était plutôt à l'autonomie énergétique des régions, pour éviter les pertes d'énergie pendant le transport.. (eh oui, les cables électrique, ça chauffe) ?

    En fait, certains pensent que l'on devra probablement construire des centrales au fuel ou au gaz suffisamment flexibles pour compenser les aléas de l'éolien. Ce qui signifie qu'en France où il y a du nucléaire, nous devrions -peut-être- augmenter nos émissions de CO2 en ajoutant des centrales au fuel. Mais ce raisonnement se base cependant sur l'hypothèse que la consommation est lissée, et qu'il faut coûte que coûte adapter la production à la consommation : raisonnement de producteur électrique, mais ne peut-on pas aussi contraindre les périodes de certaines consommations ? Les meuniers autrefois attendaient qu'il y ait du vent pour faire de la farine...  Pourquoi certains process d'aujourd'hui ne pourraient-il pas aussi attendre "qu'il y ait du vent" pour s'exécuter ?

    Cela dit, le solaire est peut-être une méthode de production d'électricité plus prometteuse car la présence de soleil est malgré tout moins soumise aux aléas que celle de vent : par définition le soleil est présent le jour, quand nous consommons plus, alors que le vent est aussi là la nuit, lorsque nous avons moins besoin d'énergie.

    Mais dans le solaire, les dérives sont aussi possibles : je lisais aussi cette semaine un article sur un projet pharaonique de production d'électricité dans le Sahara pour alimenter l'Europe. Ne faut-il pas plutôt aller vers l'autonomie énergétique des régions plutôt que de concenter la production en quelques régions du globe ?

    Finalement, pour résoudre le problème du solaire que sont les nuages, et réconcilier ces deux énergies dites "propres", à quand des éoliennes utilisées comme ventilateurs pour pousser les nuages qui empêchent les panneaux solaires de fonctionner à plein régime ;-) ?

  • Le nucléaire en France : chance ou erreur historique ?

    nucleaire_1.jpgOn le sait, en France, le nucléaire est un lobby fort, et la France se targue d'avoir de l'électricité nucléaire, moins polluante en CO2 que les centrales au fuel ou au gaz. Si ce choix des années 60 ou 70 était peut être le bon, il ne faudrait pas qu'aujourd'hui il prive la France de l'opportunité du développement des énergies renouvelables.

    Le nucléaire ne serait pas alors une "chance historique", comme l'a dit François Fillon, mais bel et bien une "erreur historique".

    C'est le sens du point de vue de Corinne Lepage, vice présidente du Modem, dans Le Monde du 5 juin : 

    "François Fillon, lors de sa visite au Tricastin, a qualifié de chance historique le choix nucléaire de la France. Il s'agit plutôt d'une erreur historique, car la situation de 2009 n'a rien à voir avec celle de 1973, mais les conséquences pour notre pays, en termes de responsabilité internationale, risquent d'être historiques.

    En 1973, le choix industriel du nucléaire pouvait paraître défendable : la question des déchets et du démantèlement était mal connue et Tchernobyl ne s'était pas produit. Aujourd'hui, les impasses du nucléaire, le coût du démantèlement et les risques sont non seulement connus mais accrus en raison du vieillissement des centrales, de la privatisation, qui ne peut que privilégier la rentabilité au détriment de la sécurité. Mais, surtout, la problématique industrielle n'a plus rien à voir.

    L'heure du grand retour du nucléaire dans le monde n'a pas sonné. Les pays industrialisés ne choisissent pas le nucléaire, et si certains envisagent de construire quelques réacteurs, ceux-ci ne compensent même pas ceux qui sont fermés. Le plan Obama ne consacre rien au nucléaire, abandonné depuis de longues années aux Etats-Unis pour cause de non-rentabilité. Au contraire, les investissements dans les énergies renouvelables à l'échelle planétaire ont explosé en 2008 et l'importance des relances vertes en Chine, aux Etats-Unis ou en Corée du Sud (plus de 400 milliards de dollars, soit 283,8 milliards d'euros) démontre la montée en puissance industrielle.

    Pour la première fois dans l'Histoire, l'Europe comme les Etats-Unis ont ajouté davantage de capacités de production d'énergies renouvelables en 2008 que de capacités d'énergies classiques. La production d'énergies renouvelables a atteint 280 GW, l'équivalent de trois fois le nucléaire américain. Au total, les investissements dans les énergies renouvelables ont atteint 120 milliards de dollars (+ 16 %) en 2008 et les capacités éoliennes installées 121 GWh, soit la capacité de 100 réacteurs nucléaires (+ 29 %). Le solaire photovoltaïque raccordé au réseau électrique a bondi de 70 % et la production mondiale de cellules photovoltaïques a presque doublé, avec une hausse de 90 % en 2008.

    Quant à l'argument selon lequel les énergies renouvelables ne pourraient qu'être subsidiaires, il est purement et simplement faux. Par exemple, l'Australie a annoncé un objectif de 45 térawattheure (TW) d'énergies renouvelables d'ici à 2020. Le Brésil veut accroître la part des énergies renouvelables dans les énergies primaires, où elles représentaient déjà 46 % en 2007. L'Inde vise l'équivalent de 14 centrales nucléaires en nouvelles capacités de renouvelables pour 2012 ; le Japon projette 14 GW de solaire photovoltaïque d'ici à 2020 et 53 GW pour 2030. Les projets de centrales thermosolaires, qui permettent une production massive d'électricité, se multiplient de 250 MW pour les plus petites à 850 MW en Californie et 1 GW en Inde.

    Dès lors, le risque avec le choix fait par le gouvernement est triple : industriel, financier, politique.

    1 - Industriel : anéantir l'industrie française du renouvelable et de l'efficacité énergétique, qui ne demanderait qu'à se développer, et, du même coup, nous priver du seul domaine de réindustrialisation solide de la France et de création d'emplois. Le même euro dépensé crée 15 fois plus d'emplois dans le renouvelable que dans la filière nucléaire. Il est illusoire de penser que nous développerons simultanément un grand plan de relance du nucléaire et une industrie des énergies renouvelables.

    C'est financièrement insoutenable et le modèle ne fonctionne pas : trop d'électricité nucléaire à consommer conduit à réduire les efforts d'efficacité énergétique et à voir EDF refuser de supporter les obligations de rachat à un prix correct de l'électricité issue des énergies renouvelables (EnR). Faute de la politique suivie par les pouvoirs publics, nous ne disposons pas de leader mondial, ni même européen, dans ces secteurs et nous n'en aurons pas si nous ne commençons pas par le marché intérieur.

    2 - Financier : imaginer que nos voisins vont se ruer sur l'électricité nucléaire, rien n'est moins sûr. L'électricité verte est encouragée et préférée par les consommateurs, et le pari de vendre plus d'électricité à l'export se heurte, d'une part, aux politiques de réduction de la consommation énergétique (objectif de 20 % d'augmentation de l'efficacité énergétique), et, d'autre part, aux efforts énormes faits par nos voisins pour augmenter leur potentiel d'EnR.

    Dès lors, le risque d'échec commercial est considérable, qui vient accentuer une situation financière déjà très fragile du secteur nucléaire ; Areva a un besoin de financement de 11 milliards d'euros, sans compter l'épée de Damoclès que constitue le réacteur EPR de Finlande (dont, au passage, les critiques très sévères faites par les Finlandais sur la conception et la réalisation de l'EPR font frémir), et EDF est dans une situation financière que certains jugent préoccupante. Mais le but n'est-il pas de rendre inévitable la privatisation de tout le secteur pour permettre à des financiers ou à de grandes entreprises comme Bouygues de mettre la main sur les investissements faits de longue date par les citoyens français, rachetant des actions d'entreprises endettées ?

    3 - Politique : enfin, et peut-être surtout, ce choix conduit notre pays à se transformer en VRP du nucléaire, en direction de préférence des pays les moins recommandables, dans la mesure où les clients habituels ne sont plus acheteurs. Ce faisant, nous prenons un risque majeur pour la planète entière en termes de Tchernobyl à répétition et de dissémination de produits radioactifs, sans parler des risques de répétition de situations à l'iranienne ou à l'irakienne dans des pays peu stables.

    Dès lors, ce choix, qui n'a pas été discuté puisqu'il a été sorti du Grenelle, qui n'a fait l'objet d'aucune évaluation, notamment au regard de l'intérêt des énergies renouvelables, risque d'être un véritable boulet pour l'économie française et de se transformer en erreur historique dont les seuls bénéficiaires pourraient être quelques entreprises en cour, qui pourront élargir leur gamme de produits énergétiques à bon compte."

    Voir aussi sur le même thème, un point de vue dans la tribune du 27 janvier.

  • Fiscalité verte : l'accord européen est-il un succès ?

    L'accord européen autour du "paquet climat énergie", conclu rapidement avant la présidence tchèque, permet à notre président de se féliciter d'un accord de plus.

    Mais il risque de ne pas améliorer la vie des européens ni à résoudre les problèmes de pollution. Pourquoi ?

    Passons sur les concessions faites en terme de délai, notamment pour la Pologne.

    Ce qui est le plus gênant, c'est que l'on poursuit dans la voie du "marché du CO2", qui oblige à "payer pour polluer" et permet de "gagner en ne polluant pas". Si le principe est séduisant car il permet de concentrer mécaniquement les investissements pour moins polluer là où c'est le plus rentable, il a deux limites qui me semblent bloquantes :

    1. le prix du CO2 n'est pas fixe, ce qui rend difficile la décision d'un investissement pour moins polluer, qui relève plus de la spéculation sur le cours du CO2
    2. mais surtout, mis en oeuvre uniquement en Europe, il défavorise la production en Europe et risque d'accélerer les délocalisations des productions polluantes vers des pays aux législations plus souples.

    Mais alors, quelle autre solution ? Une autre façon de procéder, peut-être plus compliquée, serait de taxer la consommation et non la production. C'est à dire taxer les produits à la consommation en fonction de deux facteurs :

    • la pollution générée par leur production et transport
    • l'écart social entre pays de production et pays de consommation

    En déportant ainsi une parties des taxes du travail vers la consommation, ceci permet de taxer uniformément les produits d'importation et les produits fabriqués localement (courbe ci-contre).

    pacman.pngC'est en fait l'idée de TVA sociale, mais pourvue de critères environnementaux pour en calculer le montant, produit par produit. La TVA sociale avait été soutenue à une époque par des gens de la gauche et de la droite mais avait été tuée par le PS pendant la campagne présidentielle, le mot "TVA" signifiant dans leur idéologie préformattée "inégalité" (alors que bon sang, qu'on taxe le travail via les charges ou qu'on taxe la consommation, au bout du compte ça se retrouve dans le prix de vente, même si je caricature un peu...)

  • Noël sans OGM ?

    Les produits OGM sont étiquettés comme tel dans les magasins. Mais pas les produits utilisant de la viande nourrie aux OGM. Geeenpeace a ainsi établi un guide qui permet de s'y retrouver : ici

    A le lire, c'est surtout pour les desserts que ça va être dur !

  • La peste soit des pesticides !

    manger_bioP.jpgDes médecins et nutritionistes le disent depuis longtemps mais cela restait confidentiel : les pesticides que l'on retrouve dans les aliments pourraient être à l'origine de cancers et autres maladies de parkinson : soit pour ceux qui les manipulent (les agriculteurs au premier chef), soit pour ceux qui les mangent (tout le monde).

    Des nutritionnistes recommandent surtout de faire manger bio aux enfants de 0 à 3 ans. Monsieur le Maire, quand est-ce que les enfants de nos crèches mangeront enfin du Bio, au moins partiellement, comme prévu dans votre proposition n°6 de la campagne muncipale : "Élaborer une charte du développement durable et de l'écoresponsabilité pour toutes les activités municipales (parc automobile à énergie propre, utilisation d'aliments « bio » pour les repas…)" ?

    Et pour les adultes, c'est pire : le vin, l'un de nos produits nationaux, serait le plus contaminé : car la culture du raisin, qui représente 3% des terres, consomme 20% des produits phytosanitaires ! On retrouve ainsi parfois des doses de pesticides atteignants plus de 5000 fois la dose autorisée pour l'eau du robinet : mais c 'est légal, car les seuils pour le vin ne sont pas aussi stricts que pour l'eau.

    Alors l'alcool tue, peut-être, mais pas seulement à cause de l'alcool ? Chacun est juge. Personnellement, j'essaie de consommer du vin bio depuis quelques temps.

    Source : nouvel obs