Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

grenelle

  • Le Grenelle de l'environnement est-il du grand n'importe quoi ?

    On nous a assommé avec la réduction du CO2 lors du dernier sommet de Copenhague l'automne dernier qui n'a finalement rien donné ou presque.

    Mais qu'avait-on fait quelques années avant, en France, avec le Grenelle de l'environnement ? Favorisé une énergie qui produit du CO2, le gaz, au détriment d'une autre, le nucléaire, qui n'en produit presque pas. C'est en tout cas ce que prétend l'article édifiant de Rémy Prud'homme, publié par Les Echos.

    Sans rentrer dans la guéguerre gaz - nucléaire, la politique énergétique doit-elle se résumer à une lutte entre lobbies gaziers et nucléaires ? Quelle est la politique française en la matière ? Priorité au CO2 ou à la réduction des risques et déchets nucléaires ?

  • éoliennes : vrai fausse solution ?

    panneaux-solaires-et-eolienne.jpgJ'étais ce week-end en Alsace, et j'ai pu observer le long du trajet, des parcs d'éoliennes, certaines en fonctionnement, d'autres immobiles par manque de vent. Et de me demander comment on peut gérer une électricité dont la production dépend du vent, alors que la consommation, elle n'en dépend pas, sachant qu'on ne peut pas (ou presque pas) stocker l'électricité. Une éolienne produirait ainsi de l'électricité 20 à 30% du temps : pas terrible comme rendement...

    On me dira que statistiquement en France, il y a toujours du vent quelques part, et qu'en mettant des éoliennes partout, il y en aura toujours qui marchent ? Mais je croyais que la tendance était plutôt à l'autonomie énergétique des régions, pour éviter les pertes d'énergie pendant le transport.. (eh oui, les cables électrique, ça chauffe) ?

    En fait, certains pensent que l'on devra probablement construire des centrales au fuel ou au gaz suffisamment flexibles pour compenser les aléas de l'éolien. Ce qui signifie qu'en France où il y a du nucléaire, nous devrions -peut-être- augmenter nos émissions de CO2 en ajoutant des centrales au fuel. Mais ce raisonnement se base cependant sur l'hypothèse que la consommation est lissée, et qu'il faut coûte que coûte adapter la production à la consommation : raisonnement de producteur électrique, mais ne peut-on pas aussi contraindre les périodes de certaines consommations ? Les meuniers autrefois attendaient qu'il y ait du vent pour faire de la farine...  Pourquoi certains process d'aujourd'hui ne pourraient-il pas aussi attendre "qu'il y ait du vent" pour s'exécuter ?

    Cela dit, le solaire est peut-être une méthode de production d'électricité plus prometteuse car la présence de soleil est malgré tout moins soumise aux aléas que celle de vent : par définition le soleil est présent le jour, quand nous consommons plus, alors que le vent est aussi là la nuit, lorsque nous avons moins besoin d'énergie.

    Mais dans le solaire, les dérives sont aussi possibles : je lisais aussi cette semaine un article sur un projet pharaonique de production d'électricité dans le Sahara pour alimenter l'Europe. Ne faut-il pas plutôt aller vers l'autonomie énergétique des régions plutôt que de concenter la production en quelques régions du globe ?

    Finalement, pour résoudre le problème du solaire que sont les nuages, et réconcilier ces deux énergies dites "propres", à quand des éoliennes utilisées comme ventilateurs pour pousser les nuages qui empêchent les panneaux solaires de fonctionner à plein régime ;-) ?

  • Pour une logistique de transport efficace

    Désolé, mais encore un peu de maths...

    Les émissions de CO2 des transports peuvent se décomposer en plusieurs facteurs. Dans le cas du transport, celui qui semble pertinent est le suivant :

    EquationTransport.png
     
     
    Dans le cas du transport routier, quasi 100% basé sur le pétrole, le facteur CO2/TEP est quasiment une constante, sauf erreur. Pour analyser l'évolution des émissions de CO2, on peut donc se contenter de regarder l'évolution des autres facteurs :
    • TEP/tonne.km : l'efficacité énergétique du transport
    • tonne.km/PIB : intensité transport du PIB. En gros, pour produire un volume donné de PIB, se déplace-t-on beaucoup ?
    • PIB/POP : le PIB par habitant (productivité)
    • POP : la population

    En ce qui concerne le transport individuel (voitures), les données du ministère nous donnent l'évolution suivante des différents facteurs :

    RoutierIndividuel.png
    Qu'observe-t-on ?
     
    • La consommation énergétique totale du transport individuel (TEP, courbe rouge) est 8% supérieure en 2005 à celle de 1990.
    • Mais on y voit que depuis 2002, elle a diminué en France, grâce à :
      • une amélioration constante de la consommation unitaire des véhicules (courbe bleue ciel), mais qui ne s'est pas accélérée en moyenne moins de 1% par an,
      • un ralentissement de la croissance du PIB/habitant depuis 2002 (courbe rose)
      • une baisse du nombre de kilomètres parcourus chaque année (courbe pontillée en haut), due à la baisse du kilométrage ramenée au PIB (courbe jaune), phénomène qui s'est multiplié aux deux phénomènes précédents pour l'emporter sur l'augmentation du PIB/habitant et la croissance démographique.
    Le progrès technologique seul n'a donc pas jusqu'à présent réussi à réduire la consommation énergétique du transport individuel, mais conjugué à une baisse du trafic, il a permi une baisse de la consommation énergétique du transport individuel depuis 2002.
     
     
     
     
     
     
     
     
    En ce qui concerne le transport routier de marchandises, la situation n'est pas la même. Les facteurs d'évolutions sont les suivants :
     
     
    • CO2/TEP : la pollution par énergie consommée par les véhicules, qui dépend de la technologie utilisée (essence, électrique...). Jusqu'à présent le transport routier est quasi-uniquement diesel, donc le premier facteur est constant, on peut le laisser de côté.
    • TEP/vehicule.km : la consommation énergétique au km
    • vehicule.km/tonne.km : le bon remplissage des camions permet de diminuer ce facteur
    • tonne.km/PIB : le besoin en transport de marchandises pour produire un volume de PIB
    • PIB/POP : le PIB par habitant, la productivité
    • POP : la population française

    Je n'ai pas trouvé de statistiques sur les second et troisième facteurs, mais uniquement le produit des deux : TEP/tonne.km.

     
     
    routiermarchandises.png
     
    Qu'observe-t-on ?
    1. Contrairement à ce qui se passe pour le transport individuel, la consommation énergétique totale (TEP, en rouge) n'a pas commencé à baissé. Elle a augmenté de près de 40% depuis 1990, contre 8% pour la voiture individuelle...
    2. Ceci s'explique par deux différences par rapport au transport individuel :
      • le ratio TEP/tonne.km n'a pas baissé : sans doute une logistique mal optimisée (plus de petits camions, qui circulent mal remplis) et un progrès technique moins rapide car le parc se renouvelle plus lentement, donc le transport pollue toujours autant par tonne transportée.
      • A part entre 2004 et 2005, pas de baisse significative des tonne.km/PIB, ce qui signifie qu'on déplace plus de marchandises qu'avant pour produire la même chose.

    Que conclure de tout celà ?

    Aujourd'hui on parle beaucoup du facteur "CO2/km" des véhicules, objet d'une mesure phare, le fameux bonus/malus. Le salon de l'auto était significatif à cet égard. C'est très bien. Mais ce facteur n'est pas le seul à prendre en compte. Il faut aussi parler du taux de chargement des camions, et du besoin en déplacement de marchandises : deux questions de logistique.

    La pollution des transports routiers n'est pas qu'un problème technologique : c'est un problème global de logistique de déplacement des personnes et des marchandises, car les technologies propres ne résoudront pas les problèmes d'embouteillages et d'insécurité... Se focaliser sur la technologie des véhicules, c'est ne voir qu'un aspect des choses.

    (source pour les chiffres : http://www.transports.equipement.gouv.fr/)

  • Le tabou de la démographie

    Le Grenelle c’est bien (si c’est mis en pratique). Mais cela ne concerne que la France, qui représente bien peu de choses à l'échelle mondiale. Or une analyse des émissions de CO2 à l’échelle mondiale qui me semble assez pertinente est celle qui consiste à décomposer d’abord les émissions de CO2 mondiales en 4 facteurs selon la formule du japonais Kaya :

    equation.jpg

    • CO2 : Tonnes CO2 émises ;
    • TEP : Energie primaire consommée (TEP=Tonne Equivalent Pétrole) ;
    • PIB : Produit Intérieur Brut mondial ;
    • POP : Population mondiale.

    Les 4 facteurs sont donc :

    • CO2/TEP : c'est le CO2 émis par quantité d’énergie consommée. Il baisse avec l’augmentation de technologie propres, et le taux d’énergies renouvelables. On parle d'intensité CO2 de l'énergie ;
    • TEP/PIB : est la quantité d’énergie primaire consommée par montant de biens et de services produits : l'intensité énergétique du PIB. Ce taux baisse avec l’optimisation de la consommation énergétique : isolation des bâtiments, industries, véhicules économes…
    • PIB/POP est la productivité, i.e. le PIB par habitant. Il est lié au taux d’emploi et à l’efficacité collective des travailleurs ;
    • POP est la population mondiale.

    Regardons maintenant les variations de ces différentes données et facteurs depuis 1970. Pour pouvoir comparer les évolutions, on « normalise » tout à une valeur 1 en 1970, ce qui revient à systématiquement diviser tous les nombres par leur valeur en 1970. Cela permet de comparer les évolutions en pourcentage. On obtient les courbes suivantes :

    Evolution.png

    Ce qui apparait clairement sur ces courbes, c’est :

    1. que les progrès effectués depuis 30 ans en terme de réduction de la pollution et d’économies d’énergies (courbe CO2/PIB en pointillé marron) compensent à peine la croissance de la productivité (PIB/habitant), mais en tout cas pas la croissance démographique : la production de CO2 a cru ainsi à la même vitesse que la démographie
    2. que les émissions de CO2 par habitant (CO2/POP) ont été quasi-constante depuis 1970 : elles ont même une fâcheuse tendance à augmenter ces dernières années, sans doute à cause du développement des pays émergents.
    3. Une accélération de la consommation énergétique et de la pollution CO2 depuis 2000 (fin des courbes bleue et rouge), là aussi probablement liée à la croissance de pays émergents comme la Chine.

    Si on extrapole jusqu’en 2050 tous les facteurs sans prendre en compte cette accélération récente, et en intégrant un ralentissement de la croissance démographique prévu par les experts, on obtient pour 2050 des émissions CO2 3,4 fois supérieures à celle de 1970. Cela signifie que pour revenir au niveau de pollution de 1970, toutes choses égales par ailleurs, il faudrait que nous réduisions mondialement l’intensité CO2 de l’énergie 10 fois plus vite que depuis 1970 : -3% par an au lieu de -0,3%/an... Vaste challenge car basé sur un pari sur la technologie et les comportements individuels mondiaux.

     

    Et si nous n'y arrivons pas ? Ce sont probablement les autres facteurs qui vont être réduit : le PIB par habitant et/ou la population...

     

    D'ailleurs, pour réduire la pollution, une politique de réduction démographique au niveau mondial resterait peut-être le complément le plus sûr de réduire les émissions de CO2 car indépendant d’un pari sur des progrès technologiques. Mais c’est un sujet difficile et tabou que personne n’ose aborder, considérant que la démographie est une donnée d’entrée. Pourtant, la surface de la terre est finie, et il y a une limite à la population mondiale : soit la nature des choses nous imposera cette limite via des famines, des guerres, épidémies, etc. soit il faut que la communauté mondiale s’en soucie sérieusement.
    (Sources : article du président du groupe X-environnement sur le site de l'assemblée nationale, que je vous recommande même si je ne suis pas d'accord avec tout ;  article publié sur le site de l'upmf)
  • OGM : vers une généralisation ?

    Il y a des gens bien à l'UMP : François Grosdidier, député UMP de Moselle, est ainsi l'un des rares parlementaires de la majorité à exprimer son rejet du projet de loi sur les OGM tel que modifié par le Sénat. Il a expliqué ses raisons aujourd'hui, juste avant l'examen du texte à l'Assemblée nationale, lors d'une interviewLe Monde.fr)

    Le Grenelle de l'environnement, qui a réunit l'ensemble des acteurs pour un débat, avait conclu dans le sens de l'intérêt général.
    Le Sénat propose un texte défendant l'intérêt de quelques compagnies, les marchands d'OGM : tout sauf une politique démocrate
    .

    On parle beaucoup des risques sur la santé, mais il y a au moins deux autres raisons de ne pas développer les OGM :

    1. La dépendance des agriculteurs notamment dans le tiers-monde : les OGM sont en effet des plantes stériles.
      L'agriculteur doit ainsi racheter chaque année ses graines à la multinationale qui peut ainsi faire la pluie et le beau temps sur le monde agricole.
    2. Contrairement à ce qui est annoncé, les OGM ne permettent pas de réduire l'usage de pesticides : c'est même le contraire !
      En tout cas d'après une étude récente ! En fait c'est peut-être un peu comme les antibiotiques : les bactéries finissent par muter, et devenir résistantes. On commence par vouloir se protéger de petites grippes et on se retrouve avec des bactéries qu'on ne peut plus combattre, voire des pandémies ; les bactéries et parasites finiront pas avoir raison des OGM, qui devront sans cesse évoluer, pour le plus grand profit de leurs vendeurs !

    Beaucoup de produits qu'on achète en France contiennent des OGM, notamment les chocolats. Pour éviter d'en consommer, ayez toujours avec vous cet épis de maïs (agrandissez bien l'image pour lire sur les grains!)

    Espérons en tout cas que les députés n'adopterons pas le texte proposé par le Sénat.

    639870444.jpg