Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Environnement & aménagement du territoire

  • CO2 et bonus/malus

    Est-il normal que le bonus/malus automobile ne prenne en compte que le CO2, qui est finalement le seul gaz d'échappement non directement polluant ?  En effet le CO2 n'est pas vraiment polluant, c'est son effet sur le réchauffement climatique qui est considéré comme néfaste.

    C'est ce CO2 qui a guidé la mise en place du bonus/malus.

    Mais quid des autres polluants ? Chaque année, on nous parle de milliers de morts liés à la pollution par les particules fines, par les NOx, et les COV (voir à ce sujet un article précédent sur les différents polluants) : pourquoi le bonus/malus ne les prend-il pas en compte ? Mais d'abord, est-il vrai qu'il ne les prend pas compte ? 

    Les partisans du bonus/malus arguent que si on baisse le CO2, on baisse la consommation, et donc on baisse aussi les autres polluants? 

    C'est FAUX  : il suffit de comparer les polluants de diverses voitures, à taux d'émission de CO2 identique, pour voir que ce n'est pas proportionnel. Pour cela, le site de l'ADEME propose désormais les données pour quasiment tous les modèles. Mais contentons nous pour l'exemple de comparer la version essence et diesel d'un modèle: la Mégane Renault. On y voit que les véhicules diesel polluent en NOx bien plus que les essence, le lecteur pourra vérifier par lui-même.

    Peut être qu'en réduisant la consommation des voitures diesel, on a réduit les émissions polluantes des diesels, mais en ne regardant que le CO2, on a favorisé l'achats de moteurs diesel qui émettent plus de polluants nocifs directement que les moteur à essence : NOx, particules notamment.

    J'ai pu voir la différence de qualité de l'air à Tokyo, qui a interdit la circulation des voitures particulières diesel dans la ville : outre le gain en bruit, on voit aussi la différence en qualité de l'air.

  • Véhicule électrique, halte aux inepties

    nissan-land-glider-electrique.jpg

    On constate ces dernières semaines une augmentation du nombre d'articles sur le véhicule électrique. Chacun y va de sa réflexion, et je lis fréquemment des arguments même dans les journaux les plus sérieux, qui ne me semblent pas exacts. Ce qui frappe d’ailleurs c’est que beaucoup de critiques n’avancent pas beaucoup de scénarios alternatifs.

    Pour ma part, je crois que le pari technologique mérite d'être tenté, même si comme tout pari il comporte un risque. Mais c'est le risque qui fait avancer, pas le conservatisme.

    Je tente en tout cas dans cet article de donner quelques contre-arguments à 7 idées que j’ai pu lire ici et là sur le sujet.


    Idée n°1 : se poser en "contestataire" du véhicule électrique en disant qu'il ne remplacera pas le véhicule thermique
    Cet écueil est sans aucun doute du à la campagne de communication des constructeurs et leur mise en avant des futurs modèles électriques au Mondial de l'Auto.

     

    1. Mais qui a dit sérieusement ou écrit que l'électrique proposé aujourd'hui remplacera tout le thermique ? Le constructeur le plus optimiste, Renault, table sur 10% de parts de marché pour l'électrique en 2020. Ce qui signifie qu'il compte encore faire 90% de son business avec du thermique et donc qu'il continue à investir en R&D dans les motorisations thermiques. Avec le véhicule électrique, sont visées principalement les flottes type La Poste, et les "deuxièmes voitures" des familles, qui servent aux petits trajets. 
C'est en fonction des progrès de cette technologie, notamment en terme de prix et d'autonomie, qu'un jour peut-être l'électrique sera majoritaire sur le marché. Mais d'autres technologies arriveront peut être avant...
    2. Comme il est clair que le véhicule électrique d’aujourd’hui ne répond pas à la majorité des gens, si chacun juge par rapport à ses propres besoins, le discours majoritaire s’avère plutôt indifférent ou opposé au véhicule électrique… Il ne faut donc pas forger son jugement global uniquement par rapport à sa propre situation. Si on n'a besoin d'une voiture que pour des longs trajets, bien sûr qu'aujourd'hui le véhicule électrique ne répond pas.

    Idée n°2 : d'autres solutions comme la pile à combustible sont plus prometteuses.

    1. La pile à combustible pour prometteuse qu'elle soit (mais l'avis n'est pas partagé par tous en raison des problèmes de production et de stockage de l'hydrogène par exemple) n'est pas encore prête pour l'industrialisation à coût compétitif. Sinon ça se saurait et on en trouverait massivement sur le marché. Donc les deux technologies ne sont pas encore concurrentes.

    Idée n°3 : reprocher à l'électrique son manque d'autonomie

    1. L'électrique a indéniablement un problème de ratio autonomie / poids et autonomie / prix. Les batteries sont trop lourdes et trop chères. Mais ce n’est un problème majeur que si on est tombé dans l'écueil n°1 consistant à vouloir tout remplacer par de l'électrique : pour des 10% des usages (flottes, secondes voitures...), est-ce vraiment rédhibitoire ? 
    2. On lit ainsi des inepties du genre « les clients ne voudraient pas acheter une voiture répondant à 80% de leurs besoins. ». Comme si dans le cas des familles qui ont deux voitures, les deux voitures répondaient chacune à 100% des besoins de la famille ?

    Idée n°4 : reprocher au véhicule électrique le fait de déporter le problème du CO2 vers la production d'électricité

    1. On peut d'abord ce demander s'il est sain de résumer la pollution au seul CO2, l'urgence des mesures pour faire face au réchauffement l'effet du CO2 étant contestée. Les effets sanitaires de la pollution automobile sont plus liés aux particules, à l'ozone, au bruit, et autres polluants de "proximité". Et sur ce point, il est clair que le véhicule électrique apporte un plus.
    2. Cela dit, il est vrai que la voiture électrique repousse le problème énergétique vers celui de la production d'électricité. Mais regrouper deux problèmes (la pollution automobile et la pollution de la production d'énergie électrique) pour n'avoir à en traiter qu'un qu'on doit de toutes façons traiter est une approche stratégiquement pas idiote.

    Idée n°5 : la recharge des batteries contribuera à solliciter des centrales thermiques polluante (celles qui démarrent rapidement) pour faire face aux pics de charges induits

    1. N'oublions pas qu'à horizon 2020, en tablant sur 10% du parc, le besoin s'élèverait à 1% de production électrique en plus en France...
    2. L’effet invoqué est certes un risque, mais pour lequel des solutions existet. L'intelligence qui est imaginée dans les véhicules devrait plutôt contribuer à l'effet positif inverse, c'est à dire lisser la consommation. En effet le problème de l'électricité est qu'elle n'est actuellement quasiment pas stockée. Or les batteries des véhicules seront des stocks d'électricité qui pourront servir d’une part à fournir de l'électricité lors de pics de demande et a contrario absorber des surproductions lors des heures creuses. C'est en tout cas l'idée d'un projet lancé au Japon avec Nissan qui insère le véhicule électrique dans une "smart Grid". Les batteries des voitures pourraient ainsi servir à régler en partie le problème de la gestion des pics de consommation, qui coûte très cher car oblige à surdimensionner les capacités de production par rapport à la consommation moyenne.

    Idée n°6 : la production des batteries nécessite des ressources naturelles comme le lithium dont seuls quelques pays (Bolivie, Afrique du sud...) disposent en masse : on remplace donc une dépendance au pétrole par une autre dépendance.
    C'est vrai mais on peut pondérer :

    1. Le lithium des batteries devrait pouvoir être recyclé.
    2. La technologie des batteries évolue, et si la technologie se développe on peut espérer voir d'autres types de batterie émerger. Il en existe d’ailleurs déjà d’autres, sauf erreur.
    3. Le thermique ne disparaissant pas à court terme, la batterie devient un challenger du pétrole, donc la dépendance envers l'un et l'autre en est réduite, non ? La concurrence n’est elle pas plus saine ?

    Idée n°7 : se poser en contestataire de l’électrique en disant qu’il ne « résoudra pas le problème du CO2 »

    1. Personne de sensé ne dit cela. Tout au plus cela y contribuera un peu, cf arguments sur l'idée n°4.
    2. Mais réduire tout au CO2 est une ineptie d'intégriste du réchauffement climatique. Le véhicule électrique pourrait contribuer à résoudre d’autres problèmes bien plus concrets et bien plus immédiats, comme le bruit, la pollution de l’air en ville - qui n’est pas celle du CO2 mais des particules diesel, du SO2, NOx, etc.
  • Le Grenelle de l'environnement est-il du grand n'importe quoi ?

    On nous a assommé avec la réduction du CO2 lors du dernier sommet de Copenhague l'automne dernier qui n'a finalement rien donné ou presque.

    Mais qu'avait-on fait quelques années avant, en France, avec le Grenelle de l'environnement ? Favorisé une énergie qui produit du CO2, le gaz, au détriment d'une autre, le nucléaire, qui n'en produit presque pas. C'est en tout cas ce que prétend l'article édifiant de Rémy Prud'homme, publié par Les Echos.

    Sans rentrer dans la guéguerre gaz - nucléaire, la politique énergétique doit-elle se résumer à une lutte entre lobbies gaziers et nucléaires ? Quelle est la politique française en la matière ? Priorité au CO2 ou à la réduction des risques et déchets nucléaires ?

  • Plus d'huile de Palme chez Casino

    plantation-de-palmiers-a-huile_940x705.jpgLe groupe Casino a annoncé aujourd'hui qu'il allait supprimer de ces rayons les produits contenant de l'huile de palme.

    L'huile de palme a deux inconvénients :

    • il est riche en graisses saturées, mauvaises pour la santé
    • sa production contribue à la déforestation, en Indonésie et en Malaisie.

    Cette mesure est donc bonne pour le consommateur et pour la planète.

    Après Nestlé et Unilever, espérons que d'autres groupes suivront.

    Plus d'info sur le monde.fr