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  • Bittes

    1975784456.jpgSur ce site trouvé par hasard, Boulogne figure en bonne position, en terme de performance urbanistique.

    Mais qui était urbaniste en chef à cette époque ? En tout cas il ou elle aimait la bitte (oui je sais c'est un peu limite mais c'était trop tentant). 

    (La photo de droite est prise à Boulogne, mais j'ai mis aussi celle du dessous qui me semble atteindre un sommet)

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  • Conseil municipal de Boulogne du 15 mai

    Attiré par le point n°7 de l'ordre du jour du conseil municipal de Boulogne du 15 mai, j'avais décidé de m'y rendre.

    Le point n°7 de l'ordre du jour était : "Démocratie de proximité – Périmètre – Dénomination, composition et modalités de fonctionnement des Conseils de Quartier. Commission des Affaires Générales et Sociales (M. Bacchetta)".  Sujet intéressant et au coeur de la campagne de la liste Modem - Les Boulonnais en Mouvement. Après deux mois de réflexion, nul doute que la nouvelle équipe UMP allait proposer des modalités de fonctionnement originales, un mode de désignation original. D'autant que chacun se souvient par coeur de la proposition 99 du programme de PC Baguet : "développer et renforcer l'action et le rôle des conseils de quartier."

    Le conseiller responsable du sujet était Mr Bacchetta, un ancien UDF-Modem rallié à PC Baguet pendant la campagne. Voici ce que j'ai retenu de son intervention :

    1. Extension des conseils de 20 à 26 citoyens. Plus on est de fous plus on rit, mais pourquoi pas 27 ou 25, on ne sait pas.
    2. Réduction de la durée du mandat à 2 ans pour permettre à plus de citoyens d'en faire partie : plutôt une bonne idée.
    3. Nomination des 26*7=182 conseillers de quartiers par cooptation, la liste étant fournie en séance. Fourcade regrette cette mise à disposition tardive ainsi que le manque d'information sur la liste (exemple : pas d'adresses permettant de vérifier la bonne représentativité géographique), et le PS obtient même une suspension de séance pour avoir le temps de la lire avant le vote.

    Finalement les conseillers UMP, bons soldats, votent pour, et les autres s'abstiennent ou ne prennent pas part au vote.

    La critique est facile et l'art est diffcile, mais sur le sujet, malgré les points 1 et 2 plutôt positifs, le sentiment qui prédomine est plutôt une déception, car on aurait pu s'attendre à un élan plus significatif sur le sujet. On peut regretter en particulier :

    • Le néant sur le renforcement de l'action des conseils de quartier (une proposition de la campagne), et rien non plus sur les modalités de fonctionnement. D'ailleurs le PS qui interroge sur le fonctionnement des conseils se fait renvoyer dans ses buts par Mr Le Maire : "laissez les s'organiser". Une bonne façon de se raccrocher aux branches quand on n'a pas bossé son dossier autant que le prévoyait l'ordre du jour...
    • Une méthode de nomination des conseillers absolument pas transparente : aucun appel public à candidature (même dans mon village natal de 300 habitants il y a un appel formel à candidature pour les conseils de quartier), et même dans une logique de cooptation, aucune information sur la façon dont ont été choisis les conseillers : répartition géographique ? représentativités des tranches d'âge ? représentativité des milieux sociaux, des métiers ? représentativités des types de cellules familiales ? des lieux de travail ? Tout laisse croire qu'on a plutôt cherché les copains des copains pour trouver 182 noms. Et casé un représentant de chaque groupe municipal dans chaque quartier, prenant soin au passage de récompenser un jeune militant UMP qui a bien tracté pendant la campagne, mais aussi de ne mettre aucun adhérent du Modem -sauf erreur-, mais çà on pouvait s'y attendre.
    • Une méthode municipale un peu hardie pour faire voter la liste des conseillers, fournie à la dernière minute, rendant le débat impossible : bel exemple de démocratie interne au sein du conseil municipal, qui laisse perplexe.

    Bref un côté un peu "mascarade", comme l'a scandé Sylvain Canet pendant le Conseil. Espérons que la suite sera plus rassurante.

    Plus globalement, j'ai surtout été surpris par l'ambiance hall de gare de la table du Conseil : on se lève, on discute en messes basses, on rigole entre-soi, bref on n'est pas toujours très attentifs aux interventions et débats dans les rangs des conseillers. Il n'en ressort pas une très grande impression de sérieux, mais plutôt une espèce de connivence d'un milieu "entre-soi" qui méprise un peu la chose publique mais s'amuse bien tout en se désintéressant ostensiblement de certains sujets.. Et surtout nous avons un gros souci de santé publique : certains de ces messieurs ont de gros problèmes de prostates pour avoir besoin de se lever aussi souvent ;-)

  • Pétrole : un problème de débit

    On se souvient tous des problèmes de robinets sur lesquels nous avons planché à l'école primaire... La crise du pétrole n'est pas loin d'être un problème similaire.

    En effet il y a encore quelques années, le discours se voulait rassurant : il y a encore du pétrole pour 100 ans, pas la peine de s'inquiéter, il suffit de payer un peu plus en R&D (recherche & développement) pour aller le chercher plus profond ou moins pur.

    104659618.pngMais il y a deux limites désormais bien reconnues à ce raisonnement :

    Première limite : l'économie du pétrole se base sur le "débit" = la production annuelle. Si la demande augmente mais pas le débit, il y a problème, et ce indépendamment des réserves : la taille du puit n'est pas la taille du seau pour sortir l'eau du puit. Comme le montre le graphe ci contre, la crise ne commencera donc pas le jour ou la dernière goutte sortira d'un puit (point n°3), mais bien avant. On identifie classiquemet aujourd'hui ce qu'on appelle le "pic de production" (point n°2) i.e. le jour où la production commencera à décroître. Le problème survient un peu avant (point n°1), lorsque la production commence à ne plus satisfaire la croissance du besoin. J'ai situé ce point en 2007 mais les experts ne sont pas tous d'accord sur les dates. A noter que les  réserves extractibles sont représentées par la surface en gris.

    Seconde limite : augmenter le débit (augmenter la hauteur du pic de production) et augmenter les réserves de pétrole extractibles (reculer la date de la dernière goutte) n'est pas qu'une question d'investissement dans la prospection : à partir du moment où pour produire une tonne de pétrole il faut physiquement une quantité d'énergie supérieure à une tonne équivalent pétrole (TEP), il n'y a pas vraiment lieu de l'extraire car le bilan énergétique est négatif...

    L'écart entre le besoin et la production de pétrole (courbes bleue et verte) doit donc être progressivement comblé par des autres énergies. Il s'agit bien des autres énergies : car contrairement à ce qu'on a voulu nous faire croire, le pétrole n'aura pas un remplaçant, mais une multitudes de remplaçants : économies d'énergies, nucléaire (un certain temps seulement car tout le comme le pétrole l'uranium est en stock limité), soleil, vent, gravité (barrages), géothermie, biomasse... des solutions variées plus ou moins adaptés suivant les régions et les types de besoins. A plus long terme peut-être que la fusion nucléaire offrirait une énergie quasi illimitée, mais rien n'est moins sûr (c'est l'ambition du projet ITER, qui laisse certains scientifiques sceptiques, mais qui a mon sens vaut sans doute le coup d'être tenté tant un résultat positif révolutionnerait le domaine de l'énergie, et à condition que celà n'empêche pas d'investir à plus court terme pour remplacer le pétrole)

    Sur le sujet je ne saurais que recommander l'ouvrage "la vie après le pétrole" qui me semble être une bonne synthèse.

    Et pour terminer, un petit zoom sur le problème actuel des bio-carburants : alors que (presque) tout le monde préconisait l'usage de bio-éthanol il y a peu, voilà que les écologistes manifestent contre les bio-carburants accusés de tous les maux notamment la hausse des prix du blé, du maïs... C'est un peu vrai et c'est lié à des excès comme au Brésil ou aux Etats-Unis. Mais utilisé comme celà est préconisé par exemple en Europe en exploitant au mieux les terres en friche (sans dépasser quelques % de la production je crois), celà ne génèrerait pas ce type de problème. De grâce, ne jetons pas le bébé avec l'eau du bain... Il faudrait d'ailleurs aussi appliquer les mêmes règles que pour l'alimentaire en ce qui concerne les pesticides et engrais de façon à garder les terres utilisables pour l'alimentaire si besoin (réversibilité), mais c'est encore un autre sujet...

  • Crise financière : on joue plus facilement avec l'argent des autres qu'avec le sien

    454662677.jpgDans un article intéressant, le quotidien Monde explique le pourquoi de la crise financière actuelle : une assymétrie entre la perspective de gain et le risque de perte pour le financier.

    Les gains personnels des gestionnaires financiers peuvent être proportionnels aux bénéfices qu'ils génèrent pour leurs clients, mais leurs pertes n'excèdent souvent pas leur emploi et leur réputation.

    De même, la crise des subprimes s'explique aussi par le fait que les banques, qui transféraient leurs crédits risqués aux marchés financiers chargés de gérer le recouvrement, étaient moins scrupuleuses sur la sélection des clients : elles encaissaient le gain lors de l'achat du crédit, mais ne supportaient pas l'éventuel risque.

    Le monde financier n'a donc pas besoin d'être régulé par une intervention de l'Etat dans son fonctionnement opérationnel, mais a besoin d'être encore plus surveillé pour prévenir de telles dérives d'organisation, et ajuster les règles de fonctionnement si besoin.

    (J'en profite pour rendre un petit hommage à Jacques Villeret)

  • Démocratie kesako (3/3) : organiser les débats sur internet

    Dans deux précédentes notes (1 et 2), je tentais de caractériser la démocratie, puis revenais sur deux principales critiques de ce système : dictature de la majorité, et puissance des médias. Je souhaite terminer par un dernier phénomène qui caractérise l'évolution récente de nos démocraties.

    Les médias sont parfois appelés 4è pouvoir. Mais ils perdent petit à petit leur indépendance (cf le cas des Echos), et deviennent de plus en plus des bras armés d'autres pouvoirs. Jugeant donc qu'ils ne jouent pas leur rôle, certains en appellent au développement d'un 5ème pouvoir. L'hebdo Marianne de la semaine dernière titre ainsi : "la dictature de l'opinion existe-t-elle ?", "faut-il donner le pouvoir aux gens ?".

    Si de telles questions se posent c'est tout simplement car nos démocraties sont essentiellement représentatives. Le peuple après avoir voté pour élire ses représentants, est par principe un peu invité à se taire et laisser gouverner les gouvernants... Or aujourd'hui, on voit bien que cela n'est plus le cas : la moindre réforme et les personnes concernées sont dans la rue pour s'y opposer ; nous sommes abreuvés quotidiennement de sondages sur l'opinion "des français moyens"... La "rue" parle donc de plus en plus aux politiques. Et lorsque les politiques écoutent la rue, d'aucuns crient alors à la démagogie. Mais à l'opposé, lorsqu'ils vont à l'encontre de l'opinion, ils sont taxés d'autisme, de ne pas "écouter". Où est donc l'équilibre entre technocratie et démagogie ? Je n'en sais rien. Mais j'ai quand même l'impression que le1106876440.jpg curseur doit se déplacer un peu vers un renforcement du rôle de la société civile...

    Les nouvelles technologies comme Internet offrent sans doute de nouvelles possibilités inexplorées pour permettre ce renforcement. Mais aujourd'hui, trop de sites sont en fait des débats entre citoyens lambdas. C'est bien, mais plutôt que d'avoir d'un côté la base qui parle entre elle et de l'autre les experts et politiques qui débattent entre eux, le débat entre ces deux "mondes" doit être organisé. Pas facile, car l'un est beaucoup plus nombreux que l'autre...

    Même sur le plan de la méthode, la démarche "participative" de Ségolène Royale a été une erreur.

    Ségolène Royale, pour la campagne présidentielle, avait lancé sur son site "désir d'avenir" des consultations assez ouvertes sur différents thèmes. Chacun pouvait y aller de son commentaire ou de sa proposition. Mais c'était à mon avis une mauvaise démarche, car les propositions partaient dans tous les sens et étaient limités à quelques lignes, et la synthèse faite par ses équipes des centaines de contributions très inégales était quasi impossible, celà a fait beaucoup de frustrés. Je crois donc plus à une extension du principe déjà en oeuvre au niveau du gouvernement et du parlement : des propositions élaborées dans un premier temps par un groupes restreint (experts, politiques, société civile, etc), et proposées au débat public sur internet pour amendements et ratification : on y gagne en efficacité. L'exercice n'est cependant jamais facile : il faut d'abord un exercice de synthèse et de communication qui n'est pas facile pour présenter des propositions, et les réactions en retour sont forcément de valeurs très inégales : il faut identifier / valoriser les bonne contributions, et répondre aux contributions non retenues sans décourager.

    Internet offre de réelles possibilités pour cette extension salutaire du "5è pouvoir", c'est à dire de nous tous, mais le mode de fonctionnement reste à organiser. On parle beaucoup de "vote par internet". Ne faudrait-il pas d'abord se pencher sur la structuration des "débats par internet", pour optimiser le fonctionnement de cette assemblée géante qu'est la communauté Internet ?