Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

logistique

  • Pour une logistique de transport efficace

    Désolé, mais encore un peu de maths...

    Les émissions de CO2 des transports peuvent se décomposer en plusieurs facteurs. Dans le cas du transport, celui qui semble pertinent est le suivant :

    EquationTransport.png
     
     
    Dans le cas du transport routier, quasi 100% basé sur le pétrole, le facteur CO2/TEP est quasiment une constante, sauf erreur. Pour analyser l'évolution des émissions de CO2, on peut donc se contenter de regarder l'évolution des autres facteurs :
    • TEP/tonne.km : l'efficacité énergétique du transport
    • tonne.km/PIB : intensité transport du PIB. En gros, pour produire un volume donné de PIB, se déplace-t-on beaucoup ?
    • PIB/POP : le PIB par habitant (productivité)
    • POP : la population

    En ce qui concerne le transport individuel (voitures), les données du ministère nous donnent l'évolution suivante des différents facteurs :

    RoutierIndividuel.png
    Qu'observe-t-on ?
     
    • La consommation énergétique totale du transport individuel (TEP, courbe rouge) est 8% supérieure en 2005 à celle de 1990.
    • Mais on y voit que depuis 2002, elle a diminué en France, grâce à :
      • une amélioration constante de la consommation unitaire des véhicules (courbe bleue ciel), mais qui ne s'est pas accélérée en moyenne moins de 1% par an,
      • un ralentissement de la croissance du PIB/habitant depuis 2002 (courbe rose)
      • une baisse du nombre de kilomètres parcourus chaque année (courbe pontillée en haut), due à la baisse du kilométrage ramenée au PIB (courbe jaune), phénomène qui s'est multiplié aux deux phénomènes précédents pour l'emporter sur l'augmentation du PIB/habitant et la croissance démographique.
    Le progrès technologique seul n'a donc pas jusqu'à présent réussi à réduire la consommation énergétique du transport individuel, mais conjugué à une baisse du trafic, il a permi une baisse de la consommation énergétique du transport individuel depuis 2002.
     
     
     
     
     
     
     
     
    En ce qui concerne le transport routier de marchandises, la situation n'est pas la même. Les facteurs d'évolutions sont les suivants :
     
     
    • CO2/TEP : la pollution par énergie consommée par les véhicules, qui dépend de la technologie utilisée (essence, électrique...). Jusqu'à présent le transport routier est quasi-uniquement diesel, donc le premier facteur est constant, on peut le laisser de côté.
    • TEP/vehicule.km : la consommation énergétique au km
    • vehicule.km/tonne.km : le bon remplissage des camions permet de diminuer ce facteur
    • tonne.km/PIB : le besoin en transport de marchandises pour produire un volume de PIB
    • PIB/POP : le PIB par habitant, la productivité
    • POP : la population française

    Je n'ai pas trouvé de statistiques sur les second et troisième facteurs, mais uniquement le produit des deux : TEP/tonne.km.

     
     
    routiermarchandises.png
     
    Qu'observe-t-on ?
    1. Contrairement à ce qui se passe pour le transport individuel, la consommation énergétique totale (TEP, en rouge) n'a pas commencé à baissé. Elle a augmenté de près de 40% depuis 1990, contre 8% pour la voiture individuelle...
    2. Ceci s'explique par deux différences par rapport au transport individuel :
      • le ratio TEP/tonne.km n'a pas baissé : sans doute une logistique mal optimisée (plus de petits camions, qui circulent mal remplis) et un progrès technique moins rapide car le parc se renouvelle plus lentement, donc le transport pollue toujours autant par tonne transportée.
      • A part entre 2004 et 2005, pas de baisse significative des tonne.km/PIB, ce qui signifie qu'on déplace plus de marchandises qu'avant pour produire la même chose.

    Que conclure de tout celà ?

    Aujourd'hui on parle beaucoup du facteur "CO2/km" des véhicules, objet d'une mesure phare, le fameux bonus/malus. Le salon de l'auto était significatif à cet égard. C'est très bien. Mais ce facteur n'est pas le seul à prendre en compte. Il faut aussi parler du taux de chargement des camions, et du besoin en déplacement de marchandises : deux questions de logistique.

    La pollution des transports routiers n'est pas qu'un problème technologique : c'est un problème global de logistique de déplacement des personnes et des marchandises, car les technologies propres ne résoudront pas les problèmes d'embouteillages et d'insécurité... Se focaliser sur la technologie des véhicules, c'est ne voir qu'un aspect des choses.

    (source pour les chiffres : http://www.transports.equipement.gouv.fr/)

  • L'illusion de la voiture propre

    1065869243.jpgJ'ai eu récemment un débat avec un électeur Baguétiste sur le rôle de la voiture : pour lui LA solution, c'est d'enfouir le trafic, à l'image du projet proposé par l'UMP à Boulogne, à savoir l'enfouissement de la RD910. A l'entendre, les transports en commun, ce n'est pas pour lui. Le métro, va pour les autres, mais lui, il veut son confort : écouter des CD dans SA voiture, c'est sa liberté. Et pour résoudre les problèmes de pollution, une solution unique : la voiture propre !

    Il ignore en celà les autres nuisances du trafic routier : l'insécurité, les pertes de temps dans les bouchons, l'esthétique (ah la beauté d'un flux automobile devant chez soi)...

    1402076851.2.jpgEt au delà du côté très individualiste que révèle les propos de ce monsieur, il y a une limité théorique au nombre de voitures pouvant circuler simultanément dans une agglomération : cette limite, c'est la surface des routes : on ne peut pas multiplier à l'infini la surface routière au sein d'une agglomération, en tout cas pas à prix raisonnable, sans empiéter sur les habitations !

    Par conséquent, si la voiture propre est un axe de progrès à développer bien évidemment,  il est AUSSI indispensable d'agir pour inciter les particuliers:

    1. à moins se déplacer quand c'est possible, par exemple en développant le télétravail,
    2. à se déplacer à pied ou à vélo pour les courtes distance (dans une ville, la moitié du trafic est lié à de la courte distance)
    3. à prendre les transports en commun lorsque c'est possible pour les plus longue distances
    4. à ne prendre leur voiture que lorsqu'il y a nécessité (charges à transporter, mauvaise desserte par les transports en communs)

    A cet égard, enfouir une avenue sur une portion ne résoud rien, au contraire : celà risque d'inciter encore plus de gens à prendre leur voiture, ce qui est l'inverse de ce qu'il faut faire.

    Par ailleurs, il est nécessaire aussi de commencer -enfin- à gérer les flux logistiques d'approvisionnement de façon à les optimiser à l'échelle d'une ville, en mutualisant les flux grâce à des plateformes logistiques.

    En conclusion, espérer tout résoudre grâce à des voitures plus propres me semble illusoire : dire cela relève de la démagogie, il faudra demain changer nos habitude et notre relation à la voiture... A moins qu'une solution 100% weird et 100% écolo ne soit mise au point ?

    478196454.jpg