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  • GM se préparerait à se mettre sous protection de l'article 11

    bankruptcy.jpgLe Sénat américain a rejeté le plan d'aide aux constructeurs, qui devait notamment permettre d'aider GM et Chrysler, les deux constructeurs en plus mauvaise posture.

    Selon le Wall-Street journal, GM aurait déjà commencé à travailler sur une mise en faillite sous protection de l'article 11. Si j'ai bien compris, une entreprise mise sous article 11 ne paye plus ses dettes, et est mise sous "protection" juridique, en attendant une restructuration par le management en place. Ce qui signifie une distortion de concurrence au moins temporaire, et peut contribuer à entretenir des surcapacités de production. C'est ce qui s'était passé avec les compagnies aériennes américaines en 2006 (delta airlines  & United par exemple).

    L'article 11 implique donc une restructuration plutôt qu'une liquidation, qui relève plutôt de l'article 7.

    Resterait à savoir ce qu'elle pourrait être dans le cas de GM et/ou Chrysler, à moins que Georges W Bush ne décide d'utiliser l'argent du plan Paulson destiné à sauver la finance pour sauver GM et Chrysler...

     

  • Parler vrai & simple

    C'était flagrant hier dans l'émission "à vous de juger". Il y a eu un décalage de forme entre le discours politique et celui d'un chef d'entreprise.

    Il y a d'abord eu François Bayrou, Arnaud Montebourg, et Jean-François Copé. Ca a parlé de politique politicienne, de 2012, faits des petites phrases en s'écoutant parler. Montebourg égal à lui-même qui qualifie Bayrou de droite, Copé qui parle de démocratie et de débat, mais "Sarkozy c'est le chef, quand même". Bayrou a parlé des pinocchios du PS. Ce n'était guère passionnant car les journalistes en présence étaient plus intéressés -comme souvent- par les hommes et les postures, que par les idées et le concret.

    Et puis ensuite il y a eu Carlos Ghosn, le PDG de Renault-Nissan. Rappelons que Carlos Ghosn a notamment acquis sa réputation en sauvant Nissan qui était au bord de la faillite : les crises, il connait, certains disent même qu'il est plus à l'aise dans les crises. Il a donc parlé de la crise. D'après lui,

    • La crise il y en a au moins pour tout 2009,
    • Renault doit aussi faire attention à ce que ses fournisseurs / sous-traitants ne coulent pas
    • La crise, c'est aussi une opportunité de se remettre en question,
    • Renault réduit des investissements, sauf sur les projets stratégiques comme le véhicule électrique : premiers véhicules en 2010, en masse dès 2012,
    • La mesure gouvernementale en France pour soutenir la demande, c'est bien pour lui, car ça fait réviser l'évolution des ventes à -5% au lieu de -15%,
    • Il est flatté qu'on parle de lui comme futur PDG de GM, mais il n'est pas question pour lui de quitter l'entreprise en pleine crise,
    • Il ne veut pas de plan de restructuration en France, qui est le socle culturel de l'entreprise et son principal marché : s'il y en a, ils seront ailleurs,

    Pas de langue de bois, du franc parler, direct, simple.  A une question, une réponse, sans louvoiement. Mais pas de littérature non plus, pas de "petites phrases". Et FOG (Franz Olivier Guisbert) de glisser à la suite de l'interview qu'il aimerait bien que les politiques parlent comme ça...

    Et puis il y a eu Rama Yade et Benoit Hamon. Je me suis endormi avant la fin, tellement je trouvais ça sans intérêt, et que j'étais un peu fatigué par la gastro de ma fille qui me transforme en pilier de machine à laver.

  • A vous de juger

    Arlette chabot recevra ce soir François Bayrou dans l'émission "A vous de juger". Invités également, Jean-François Copé, président du groupe UMP à l'Assemblée nationale,  Benoît Hamon, eurodéputé (PS), Carlos Ghosn, président de Renault Nissan, et Rama Yade, secrétaire d'Etat chargée des Affaires étrangères et des Droits de l'Homme.

  • TI publie son indice de corruption des pays exportateurs

    TRANSPARENCY_INTERNATIONAL.jpgEn cette journée mondiale de lutte contre la corruption, Transparency international publie son Indice de Corruption des Pays Exportateurs

    "Cet indice classe les 22 principaux exportateurs - qui représentent 75% des exportations mondiales et des investissements directs étrangers - en fonction de la tendance de leurs entreprises à verser des pots-de-vin à l'étranger. Cet indice évalue également la propension à la corruption d’entreprises évoluant dans 19 secteurs spécifiques, les plus touchés étant ceux du bâtiment, de l'immobilier, du pétrole et du gaz."

    La France se classe en 9è position, dans le second peloton comprenant USA, Singapour et Espagne :

    • C'est mieux que l'Italie, 17è, et que les BRIC (Brésil, Russie, Inde, Chine) qui ferment le classement et où de telles pratiques sont monnaie courante.
    • Mais c'est moins bien que la Belgique et le Canada, en tête de classement, et aussi que l'Allemagne, le Japon, l'Angleterre, qui sont également dans le premier peloton. Il y a encore des progrès à faire

    Site et rapport complet : ici

  • Un rapport enterré qui accable le véhicule électrique ?

    Voiture_electrique_12.cor-c00e5.gifD'après l'hebdo "Le Point" (que j'ai acheté cette semaine car il y a 16 pages sur Boulogne sur lesquelles je reviendrai peut-être), un rapport intitulé "le véhicule grand public d'ici à 2030" de 129 pages, rédigé par Jean Syriota a été remis le 29 septembre à Eric Besson, secrétaire d'Etat chargé de la prospective. Ce rapport "accablerait" le véhicule électrique , expliquant qu'il souffre de trop de handicaps pour pouvoir se substituer massivement au moteur thermique (performance, et coût des batteries)

    D'après l'hebdomadaire, ses conclusions pourraient contrarier du monde, à commencer par Renault dont l'Etat détient encore 15% du capital et qui fait du véhicule électrique le coeur de sa stratégie moyen terme, Dassault qui construit ses propres véhicules électriques, et Bolloré qui s'essaie à la production de batteries...

    Si la non publication de ce rapport est sans doute liée, comme le sous-entend l'article, à une complicité entre l'Etat et des industriels, pour autant, je trouve cet article simplificateur : une fois de plus il essaie de faire croire qu'une seule solution résoudra tous les problèmes de la pollution automobile, pour dire que le véhicule électrique n'est pas cette solution unique.

    Or Renault n'envisage pas à ma connaissance de produire des véhicules électriques pour remplacer tous les véhicules à moteur thermique : à horizon 3-5 ans, le constructeur a annoncé que Flins produirait des véhicules électriques, mais pas toutes ces usines... Et tous les experts s'accordent pour dire que le véhicule électrique pèsera peut-être 20% du marché en 2020, pas plus, et peut être dans quelques pays seulement.  Mais c'est déjà énorme. D'ici là, la pile à combustible, autre technologie possible, aura peut-être fait des progrès. Mais bien malin celui qui peut dire quelle sera la voiture de demain. Il faut explorer en parallèle plusieurs pistes et voir celles qui émergeront. Et il faudra aussi probablement réduire notre utilisation de la voiture.

    Donc dire que le véhicule électrique ne sera pas le remplaçant définitif du véhicule à moteur thermique en 2030 ne remet pour moi pas en question une stratégie qui vise à faire progresser et diffuser plus largement les technologies électriques dès 2010-11. Mais ce n'est qu'une étape, et ce n'est qu'une des nombreuses solutions à mettre en oeuvre, en plus des suivantes :

    • des mesures pour réduire la demande en déplacement
      1. d'un urbanisme et aménagement du territoire plus intelligent, avec notamment une plus grande mixité habitat-bureau,
      2. le télétravail, la réduction des déplacements inutiles,
      3. la réduction des flux logistiques de marchandise, notamment par la relocalisation de la production à proximité des clients, la mutualisation des flux (ELU, livraisons à domicile par tournées)
    • des mesures peu chères pour réduire la consommation de pétrole (à privilégier en ce moment...)
      1. la promotion de l'éco-conduite, qui peut permettre de gagner 5-10% de consommation
      2. la fluidification du trafic en ville ("ville 30", comme à Sceaux)
    • le report modal vers les transports en commun (ferroviaire notamment), le vélo, la marche à pied : développement des infrastructures, mais aussi réalisation de PDU (Plan de déplacements urbains) et PDE (plan de déplacement entreprise)
    • des évolutions technologiques
      1. l'allègement des voitures et l'optimisation des moteurs thermiques : en descendant de 140 à 100gCO2/km, on gagne 28% d'émission de CO2, et on pourra probablement faire mieux.
      2. le développement de technologies sans pétrole
        1. le moteur à air comprimé, dont on reparle depuis que l'indien Tata a conclut un accord avec son promoteur, un français superbement ignoré des grands constructeurs français,
        2. le moteur électrique (plutôt pour des petits trajets)
        3. le moteur à pile à combustible,
      3. Etc, etc.

    Bref : que l'Etat fixe des objectifs et oriente les acteurs économiques vers la recherche d'économies de pétrole et la réduction de la pollution : mais qu'il laisse le marché trouver les solutions les meilleures, qui s'imposeront d'elles-mêmes si les objectifs et les règles du jeu sont clairement fixés. Et ces solutions ne seront pas forcément les mêmes suivant les pays & les types de déplacement...

    (Photo : le premier "véhicule de tourisme" : un véhicule électrique !)