Si le MODEM a échoué aux dernières élections, le score du PS, à peine supérieur à celui de Europe Ecologie, n'est guère mieux. L'UMP fait un bon score. Comment exliquer tout cela ? Les analyses vont se faire, j'en tente une "à chaud" :
D'abord techniquement, cela a été dit, en France, l'UMP s'en sort très bien grâce à son unité.
Sur le fond, on peut aussi expliquer les résultats en regardant comment les partis ont répondu aux attentes -justifiées- des français :
- ECONOMIE : SORTIR DE LA CRISE. Or pour en sortir, il faut créer de la richesse : d'où un vote plutôt à droite sensé favoriser l'économie, la gauche étant plutôt associée au meilleur partage des richesses (qui en l'occurence se font rares).
- ECOLOGIE : SAUVER LA PLANETE. D'où le vote pour Europe Ecologie, dont le message est porté par le nom, tout simplement, et l'une de ses têtes, José Bové. D'où peut-être aussi le vote UMP, grâce au Grenelle, au bonus/malus et quelques mesures phares teintées "écolo".
- DEMOCRATIE/SOCIAL : PLUS DE JUSTICE, d'indépendance des pouvoirs, moins de parachutes dorés... D'où le vote pour Europe Ecologie, Eva Joly incarnant cette valeur.
Les deux partis qui ont "gagné", UMP et Europe Ecologie, étaient ceux qui étaient assez lisibles sur 2 de ces 3 points.
Un parti qui eut été lisible sur les 3 aurait peut être pu faire mieux. Le Modem, qui porte ces 3 axes dans ces gènes, a raté une occasion. Il a été un peu confus (12 engagements, c'est beaucoup trop), et s'est laissé enferré dans des débats politiciens. Et n'a montré que deux têtes, celles de François Bayrou -même pas candidat- et son alter ego Marielle de Sarnez. Dommage.
Au moins, c'est clair ! C'est en tout cas en ces termes que le journaliste Jean-François Kahn, proche du Modem (il est d'ailleurs candidat à l'investiture dans le Grand-Est pour les Européennes), parle de l'actuel président de la commission européenne,
Soyons pragmatiques, sortons des débats idéologiques : comment être compétitif, face à des Indiens qui coûtent 40€ par jour à leur employeur ? Un peu de protectionnisme ne serait pas illogique, le temps -10 ans, 20 ans ?- que les autres pays arrivent à un niveau de protection sociale, de droit et de sécurité du travail comparable au nôtre. Sans que cela soit une cible, ou un idéal : mais une phase transitoire le temps que le Monde s'équilibre un peu. Et ne caricaturons pas non plus cette idée en brandissant le mot protectionnisme, qui fait tellement peur : il ne s'agit pas d'arrêter les échanges, mais de les taxer judicieusementpour compenser les déséquilibres. En cela, un concept comme la TVA sociale, me semblait une bonne piste, malheureusement sacrifiée lors de la campagne présidentielle par la gauche, engluée dans son idée que les taxes sur la consommation sont "injustes". Elle a aussi malheureusement été enterrée semble-t-il par Sarkozy, le "traître" du PS Besson chargé d'étudier la question étant un peu passé aux oubliettes.
J'ai le débat parfois avec mes collaborateurs au travail, qui ont parfois du mal à accepter une logique collaborative.