J'ai le débat parfois avec mes collaborateurs au travail, qui ont parfois du mal à accepter une logique collaborative.
C'est quoi faire du collaboratif ? C'est le contraire du transactionnel. En transactionnel, vous faites quelque chose, et vous le "vendez". Un truc bien ficelé, fignolé, les autres achètent ou pas, votent pour ou contre. C'est ce qui doit être fait lorsqu'on veut engager une grosse dépense, lors de la décision finale. Mais avant, il faut faire du collaboratif.
Le collaboratif, c'est accepter de partager un embryon d'idée, quelque chose de pas fini, de pas complètement ficelé, et dire aux autres "corrigeons-le, finissons-le ensemble, apportez-moi vos idées, apportez votre pierre à l'édifice".
Celà implique trois "rupture culturelles" par rapport à la pratique transactionnelle.
- Il faut accepter de montrer ses erreurs, ses insuffisances, s'exposer plus aux critiques, à ceux qui veulent recevoir du "tout prêt". Ce n'est pas toujours facile à accepter et parfois difficile à vivre, même.
- Ensuite il ne faut donc pas s'accrocher à ses premières idées "a priori" coûte que coûte, mais accepter de changer d'avis : on part dans l'idée de faire une voiture, et à l'arrivée on fabrique un bateau... car c'est celà qu'il fallait.
- Enfin, c'est aussi accepter de ne plus pouvoir dire "c'est mon projet à moi je l'ai fait tout seul". C'est être humble : sans diriger une équipe qui produit et vend quelque chose, c'est simplement créer une dynamique ou chacun a pu trouver une place et contribuer à enrichir le projet, anonymement ou pas.
Cette démarche est pour moi une étape indispensable pour mieux coller aux attentes, et préparer les esprits aux changements, faire adhérer. Mais bien sûr, elle doit être suivie d'une phase où des experts vont fignoler et rendre le dossier plus rigoureux, puis le mettre en oeuvre.
L'Europe, si lointaine pour bon nombre d'Européens et de Français, a besoin de création plus collaborative, pour ne pas donner l'impression que "la commission" décide de tout dans son coin, et se rapprocher des citoyens. C'est comme celà que l'Europe pourra reconquérir le coeur des Français, des Irlandais, etc : s'ils sont associés à des projets Européens, proches d'eux.
Le Modem doit y contribuer.