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35 heures

  • PS : Ambiance de fracture sociale...iste

    PS-le-duel-Royal-Aubry_img_234_199.jpgLe PS est décidemment habitué depuis quelques temps à ne pas s'exprimer : il s'est abstenu récemment sur le plan de relance des banques, et hier, il a mis à égalité les deux femmes candidates au secrétariat général du parti, Martine Aubry et Ségolène Royale, ce qui revient à une non décision collective, et montre combien il est divisé. Et divisé profondément, car il ne s'agissait pas uniquemet de choisir une personnalité pour mettre en oeuvre la même politique, mais bel et bien de choisir une ligne politique et une façon de faire de la politique.

    D'un côté, une ligne assez claire, mais a mon sens dans la mauvaise direction. De l'autre, ce n'est guère mieux, mais surtout plus sinueux : défendre le SMIC à 1500€ et dire après qu'on n'y croyait pas, ce n'est pas un modèle de clarté.

    D'un côté, l'austère femme des 35 heures ; de l'autre, la glamour et imprévisible Ségolène Royal, qui fait plus dans l'incantation mystique que dans le discours programmatique.

    D'un côté, un parti de militants, de l'autre, un parti d'adhérents.

    D'un côté, une certaine continuité, de l'autre, un renouveau annoncé.

    D'un côté, une Union de la Gauche et un rejet du Modem au niveau national ; de l'autre, une proposition d'Alliance avec F. Bayrou entre les deux tours des dernières présidentielles.

    Si le résultat est confirmé et que Martine Aubry l'emporte (il semblerait qu'elle ait 42 voix de plus), que vont faire les militants et adhérents qui ne veulent plus de ce parti archaïque et dogmatique ?  Que vont faire les militants et adhérents socio-démocrates ? Vont-ils continuer à travailler avec le noniste Laurent Fabius, avec Benoît Hamon qui veut récupérer les voix de la LCR ?

    Quoiqu'il en soit le parti est aujourd'hui divisé en deux à 42 voix près : c'est la fracture sociale...iste.

    Il serait risqué pour le conseil national du PS qui doit de réunir la semaine prochaine, de valider le scrutin. Surtout quand on connait les réputations de fraude de certaines fédérations (Nord, Bouches-du-Rhone)...

    Et la nouvelle secrétaire aura du mal à assoir sa légitimité.

     

  • Temps de travail des cadres et délocalisations

    Une loi est en cours de ratification et devrait être ratifiée ce soir : le passage à un temps travail annuel de 235 jours pour les cadres au forfait de jours. La loi vise à instaurer un temps de travail maximum qui supprime tous les RTT et tous les jours férié sauf l'un d'entre eux, le 1er mai par exemple.

    Pourquoi les cadres sont-ils aujourd'hui dans le collimateur de Sarkozy et des  dirigeants d'entreprise ?

    C'est assez simple. Les technologies se complexifient, et donc nécessitent plus d'ingénieurs d'études. Leur coût se voit donc plus dans les comptes de résultats. Et les dirigeants s'intéressent donc de plus en plus à leur optimisation pour améliorer les profits. Ainsi, tout comme le taylorisme et ses dérivés l'ont fait jadis pour les ouvriers, on s'intéresse maintenant à "optimiser", "industrialiser" le travail des cadres : méthodes, processus formalisés, certifications.... leur fonction se mécanise, il deviennent des "ouvriers intellectuels".

    Il y a en outre un double intérêt à formaliser et mécaniser: au delà du gain en productivité, un travail bien cadré et bien formalisé est plus facilement délocalisable. Et pas besoin d'être polytechnicien pour comprendre qu'il est plus facile de délocaliser 1000 ingénieurs qui ne nécessitent chacun qu'un bureau et un ordinateur et produisent des documents informatiques partageables instantanément dans le monde entier, plutôt que de délocaliser une usine dont la construction implique des investissements industriels, des infrastructures routières, des fournisseurs. Ainsi voit-on des entreprises délocaliser les développements informatiques en Inde, une partie de leur ingénierie, et ce beaucoup plus facilement que leurs usines.

    Comment lutter ?

    Pas par du protectionisme. Car si contre la délocalisation des usines on peut imaginer un protectionisme douanier, sur la production de travail intellectuel dématérialisé, c'est impossible. Ainsi les propositions de "protectionisme européens", qui pourraient sauver des emplois ouvriers en France, ne seraient probablement pas efficaces pour sauver des emplois d'ingénierie.

    Faute de vouloir envisager une réduction de salaires comme l'a fait l'Allemagne, on augmente le temps de travail, ce qui certes augmente la productivité apparente, mais détruit des vies de famille, voire des vies tout court (stress, anxiété, dépression). L'augmentation du temps de travail des cadres est surtout non officielle via le concept de "forfait jour". Les cadres qui ne pointent pas atteignent fréquemment les 50 voire 60 heures par semaine.
    Or aujourd'hui, un jeune cadre kinenveut qui fait 50 heures par semaine (10h/jours) pour 30 000€ par an, s'il travaille comme actuellement 218 jours, travail pour un tarif horaire de 12€ (au lieu de plus de 19€ s'il ne travaillait que 35h/semaine).  S'il travaille 10 heures le week-end en plus car il a des objectifs ambitieux à atteindre, le tarif horaire descend à 11 euros. L'écart se resserre avec le SMIC, qui est à 8,71€/heure ! Et de plus, malgré ces efforts qui ruinent des vies personnelles, le coût d'un ingénieur européen restera bien supérieur à celui d'un ingénieur indien. Si ce dernier a les mêmes compétences, ce qui est de plus en plus le cas, rien ne pourra donc empêcher les délocalisations.

    On peut être optimiste et se dire que cette phase sera transitoire, le temps que le monde s'équilibre et les salaires s'homogénéisent : c'est déjà un peu le cas, et en Inde les salaires grimpent vite. Mais si pendant cette phase transitoire nous -français, européens- perdons nos compétences de pointe car nous les délocalisons, nous ne préparons pas un futur facile, c'est un euphémisme : lorsque les salaires seront équilibrés nous serons alors moins compétents et donc moins compétitifs. Une page aura été tournée, celle de la supériorité technologique du monde "occidental".  Il faut en tout cas défendre le maintien d'une industrie en Europe.

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