On parle beaucoup, depuis le Grenelle de l’Environnement, de la pollution de l’air liée aux effets du CO2 : compteurs carbone, taxe sur les automobiles… Mais si à l’échelle mondiale les variations du taux de CO2 dans l’air dues à l’Homme semblent être la principale cause du réchauffement climatique, à l’échelle locale ou régionale, d’autres polluants sont tout aussi nocifs et la situation à Boulogne-Billancourt, n’est pas la même qu’à l’échelle mondiale ou nationale.
Voyons donc tout d’abord quels sont les principaux polluants et leurs effets, leurs origines en France, avant de voir le cas de Boulogne et quelques propositions.
Quels sont les principaux polluants de l’air et leurs effets ?
On distingue 3 catégories d'effet des polluants de l'air :
- Des effets de proximité
- sur la santé, de la simple mauvaise odeur au cancer, en passant par la bronchite : ammoniaque (NH3), oxydes d'azote (NOx) et oxydes de soufre (SO2), composés organiques volatiles (COV), particules < 10um (PM10),
- sur les bâtiments (salissures dues au particules PM10)
- Des effets à plus longue distance dues aux pluies acides (origine : ammoniaque NH3, oxydes d'azote NO2 et de soufre SO2),
- destruction d'éco-systèmes (forêts, rivières)
- destruction des bâtiments, notamment monuments historiques
- Des effets globaux : le réchauffement climatique causé par l’effet de serre (origine : CO2 principalement, mais aussi méthane) et le trou dans l’ozone stratosphérique (origine : les CFC, désormais interdits)
J'ai tenté, de résumer les principales catégories de polluants et leurs effets dans un tableau de synthèse (source : citepa.org, cerea.enpc.fr).
Les principales sources des polluants de l’air au niveau national
On distingue deux catégories de sources : les sources naturelles (volcans...), et celles dues à l’activité humaine, dites « anthropiques », auxquelle on s'attache ici.
Au niveau national (voir tableau) :
- Les principales sources anthropiques de CO2, cause principale du réchauffement climatique, sont : le transport routier 24%, le résidentiel (habitat et bureaux) 23%, l’industrie 21%,
Le CO2 est aussi le seul dont les émissions n’ont pas baissé entre 1990 et 2005 (+1%), avec les HFC qui sont en fait les remplaçants des CFC, jadis principaux responsables du « trou d’ozone stratosphérique » et interdits depuis le protocole de Montréal. - L’agriculture est principale source d’ammoniaque (97%), à l’origine de 53% des pluies acides,
- Les transports routiers sont la principale source (45%) d’oxydes d’azote (NOx)
- La transformation d’énergie est quant à elle la source principale (54%) de dioxyde de soufre (SO2)
- Pour les autres polluants, les causes sont diverses. Il faut donc réduire sur tous les fronts ! A ce sujet l’ozone dont on parle beaucoup est un cas à part, car elle n’est pas produite directement, mais est issue de la réaction des NOx ou des COV avec les Ultra-Violets (UV) du soleil. Il ne faut pas confondre non plus l’ozone polluant et l’ozone stratosphérique : certaines pollutions génèrent de l’ozone à basse altitude où elle est néfaste, mais d’autres la détruisent en altitude où elle nous protège des UV du soleil !
Oui mais…Et à Boulogne ?
A Boulogne, ville urbaine et avec peu d’industries, les sources de pollution de l’air ne se répartissent pas comme à l’échelle nationale, comme en témoigne le graphe joint, que l’on trouve sur le site d’AirParif (estimation faite en 2000 sur les principales origines des polluants émis par Boulogne).
Il en ressort que :
- La principale source de pollution est le résidentiel/tertiaire (chauffage au fuel notamment), source de 80% du CO2, 90% du SO2
- Il est suivi par le transport routier, source principale de CO (monoxyde de carbone) et de NOx (oxyde d’azote).
C’est à ces deux sources qu’il faut s’attaquer en priorité, par des mesures développement durables, c'est-à-dire :
- Respectueuse de l’environnement mais aussi,
- Economiquement viables,
- Socialement vivables.