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démocratie - Page 2

  • Démocratie kesako (1/3)

    Le mouvement auquel j'appartiens s'appelle le Mouvement Démocrate. Mais qu'entend-on par démocratie ? Quelle frontière avec la démagogie ?  Vaste sujet, sur lequel je ne m'étais jamais vraiment penché depuis les bancs du collège ou du lycée...

    La première définition vient sans doute de Périclès : "La démocratie c'est le gouvernement du peuple, par le peuple, et pour le peuple". Mais aujourd'hui une chose semble claire : ces principes généraux ont beaucoup d'interprétations, et il n'y a pas de définition précise, le terme démocratie étant utilisé pour caractériser des gouvernances très diverses. Voici en tout cas -modestement- quelques éléments qui me semblent indispensables pour répondre à la définition de Périclès.

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    La démocratie c'est d'abord le gouvernement du peuple par le peuple. Les gouvernants doivent donc être des élus issus du peuple, et non d'une artistocratie ou d'une caste. Leur élection, ou toute autre décision démocratique (élection ou vote sur une décision précise), commence par un débat contradictoire public, suivi d'un vote.

    Pour que ce débat puisse avoir lieu, la démocratie impose deux devoirs :

    • Exprimer son opinion publiquement pour se prêter à la contradiction, ou s'informer si l'on manque d'éléments, pour en avoir une.
    • Respecter l'expression de l'opinion des autres (ce qui ne signifie pas respecter ces opinions elles-mêmes)

    Ces devoirs ont plusieurs corollaires :

    • Education : les votants doivent être éduqués et éclairés pour pouvoir comprendre les débats,
    • Les votants doivent avoir accès aux informations du débat,
    • Ne pas permettre la diffusion de l'information aux électeurs (censure ou auto-censure, par le pouvoir en place, ou les dirigeants/actionnaires d'un média) est anti-démocratique. Les pays qui censurent la presse ne peuvent pas se réclamer "démocrates",
    • Les techniques consistant à répandre des rumeurs, des informations officieuses non partagées en public , techniques parfois utilisées par des candidats ou des services secrets de certains pays pendant des campagnes électorales, ne sont pas d'esprit démocratiques,
    • Les techniques de lobbying "en chambre" ne sont pas démocratiques lorsqu'elles sont destinées à convaincre des électeurs sans que les arguments utilisés ne soient publics et accessibles aux éventuels opposants : on peut friser la manipulation, voire la corruption. C'est ainsi que récemment certains députés ont été accusés, à tort ou à raison, d'avoir été manipulés et/ou corrompus par Monsento dans le débat sur les OGM.

    Les débats c'est sympa, mais ça ne dure qu'un temps, ils ne sont pas infinis : ils sont ensuite suivis d'un vote. Je ne m'attarderai pas ici sur les différents systèmes de vote, très bien décrits sur wikipedia ici. Mais notons simplement qu'il n'existe pas de système de vote parfait, comme un certain Arrow l'a démontré (on parle du "théorème d'impossibilité d'Arrow").

    Une fois le résultat du vote prononcé, ceux qui ne sont pas d'accord avec le résultat du vote estiment alors parfois ne pas avoir eu suffisamment l'occasion de s'exprimer pour convaincre les électeurs, et reprochent alors un "manque de démocratie", un "débat trop court". En pratique c'est effectivement une difficulté de consacrer le temps juste nécessaire au débat.

    La démocratie c'est aussi le gouvernement du peuple pour le peuple. Dans le cas d'une élection dans une démocratie représentative, il ne suffit pas qu'il y ait un bon débat, encore faut-il que les élus respectent leurs programmes et agissent au quotidien en représentant l'intérêt général, et non en fonction de certains intérêts particuliers. Il est donc primordial que les acteurs politiques soient détachés de "l'ordre technico-économique". Par exemple un ministre se doit de ne pas détenir d'actions d'entreprises privées. Et c'est aussi pourquoi selon certains, il est important que les élus politiques et même le personnel administratif (hauts fonctionnaires) soient suffisamment payés pour ne pas être trop facilement corruptibles.

    En résumé, la démocratie c'est peut-être un mode de gouvernement par une organisation d'élus indépendants des intérêts technico-économiques particuliers, et où les décisions commencent par un débat public et contradictoire, et se terminent par un vote.

    A suivre... (Prochain épisode : les reproches faits à la démocratie, les dérives)

  • Milieu, centre et démocrates

    Au cours de la campagne, j'ai parfois eu à faire à des réactions violentes s'en prenant au positionnement du Modem. Petit Verbatim.

    • Un quidam : "Monsieur, je me suis longtemps demandé ce qu'était le centre en politique, mais ça y est, avec le Modem j'ai enfin trouvé : c'est comme au centre d'un disque 33 tours : il n'y a rien, il y a un trou".
    • Un militant UMP en train de tracter : "c'est vrai, faut choisir, on est de droite ou en est de gauche, au moins le PS c'est clair"
    • Une personne de droite (apparemment) : "Trois listes de droite, c'est honteux, c'est nul, vraiment Boulogne, c'est nul, nous on voudrait une droite unie"

      Et j'en passe et des meilleures.

    Je me suis donc demandé ce qui faisait que je ne croyais plus au bon vieux clivage gauche-droite, et que finalement, j'étais à la fois de droite (!), ni gauche ni-droite, voire dans un trou, au milieu...

    En 1981, j'avais alors 11 ans, dans ma tête, c'était simple si tant est que j'y comprenais quoi que ce soit :  la droite défendait les riches, la gauche les pauvres ; la droite incarnait le libéralisme, la gauche l'Etat bienfaisant. Que s'est-il passé depuis ? Beaucoup de choses :

    1. Il y a eu la chute du mur de Berlin, la fin du communisme, qui pèse moins de 5% aujourd'hui en France, et les débuts -timides malheureusement- de la mutation du PS vers une reconnaissance de l'économie libérale, matérialisée par la politique de Jospin qui s'il a pris quelques mesures de gauche (les 35h), a aussi privatisé...
    2. Et puis est arrivée l'Europe et la mondialisation : on a alors vu des parties de la gauche et de la droite respectivement pour / contre l'Europe et/ou la mondialisation. Les nationaliste/souverainistes, vs les universalistes/européens.
    3. Est arrivé aussi François Bayrou, qui a ajouté un message sur le fonctionnement de la démocratie, jugé insatisfaisant : politique, entreprises et médias pas assez indépendants, représentativité des différentes sensibilité insuffisante (car pas de proportionnelle aux élections)...
    4. Et après 20 ans de militantisme des Verts, une nouvelle dimension s'est finalement imposée à tous, même à droite : l'environnement, qui a imposé une vision à trois pôles, celle du développement durable, qui se représente parfois par trois cercles comme ci-dessous (que j'ai "politisé" même si c'est très caricatural)
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    Depuis 20 ans finalement, donc, alors que la distinction gauche-droite s'est amenuisée, de grands thèmes comme la globalisation, l'Europe, l'environnement et la démocratie sont montés en puissance. Lesquels de ces thèmes seront demain les plus "clivants" ?

    Je pense pour ma part que le plus clivant est celui de la démocratie, car il englobe les autres, et c'est d'ailleurs pour celà que j'adhère au Modem. Car que ce soit dans les entreprises, au niveau municipal, régional, national ou mondial, les mauvaises décisions sont souvent celles qui n'ont pas pris en compte suffisament d'avis ou ont été influencées voire motivées par des intérêts différents de l'intérêt collectif.