Le Grenelle de l'environnement s'est notamment focalisé sur la réduction des émissions de gaz à effet de serre. La France est responsable de 1,6% des émissions mondiales environ. Les émissions par habitant y sont de l'ordre de 2,500 TeP par an et par habitant, contre près de 7 aux USA, Canada et Australie. Les USA, qui cumulent une démographie importante et des émissions importantes par habitant, étaient ainsi en 1998 les plus gros émetteurs de GES, et de loin. Les USA en 2004 étaient à l'oirigne de 25% des émissions mondiales de CO2 ! Quatre pays, les USA, la Chine, la Russie et l'Inde, totalisaient en 2002 plus de 50% des émissions de CO2, et la croissance de la Chine et de l'Inde n'a fait qu'amplifier le phénomène depuis.
Pour "sauver la planète", la réduction des émissions de GES en France n'est donc pas la principale clef du succès. Les actions internationales pour convaincre les pays à forte démographie de réduire leurs émissions sont bien plus utiles, d'autant que dans le cas de pays émergents, ceux-ci peuvent parfois déployer directement des technologies modernes et plus propres.
Mais ce n'est pas une raison pour ne rien faire, ne serait-ce que pour être exemplaire avant d'aller donner des leçons.
Or en France, les "mauvais élève" sont :
- L'agriculture (27% des émissions), qui produit notamment du protxyde d'azote (engrais) et du méthane (fermentations), dont les pouvoirs de réchauffement sont supérieurs à ceux du CO2.
- Le domaine des transports routiers (de l'ordre de 25% des émissions).
De plus, si la plupart des secteurs ont diminués leurs émission depuis la crise pétrolière de 1973, les transports en France sont passé d'un peu moins de 20 MTeP en 1973 à plus de 35 en 2004. L'agriculture a aussi augmenté sa production de GES mais dans une moindre mesure, passant de 15 à 20 MTeP.
Pour les transports, que faire ? La solution n'est pas unique, il va falloir ajouter les effets de plusieurs mesures :
- Réduire le besoin en transport de personnes et de marchandise
- Pour un besoin de transport donné, réduire le trafic nécessaire en optimisant les flux logistiques
- Utiliser des modes de transports moins polluant en effectuant des reports modaux
- Pour le trafic routier, réduire la consommation des véhicules par kilomètre
Réduire le besoin transports sans freiner la croissance
- Pour les personnes :
- Développer la mixité bureau/habitat pour réduire les distances moyenne domicile-travail.
- Promouvoir télétravail, bureaux de proximité (aider les entreprises à adapter les contrats de travail, et proposer de mettre en place dans les communes des bureaux inter-entreprises "de proximité"). Par exemple si 20% des travailleurs travaillent deux jour par semaine chez eux ou dans un bureau de proximité où ils se rendent à pied au lieu d'aller au travail en voiture, on réduit de 0,2*0,4=8% le trafic "domicile-travail", ce qui est énorme.
- Pour les marchandises :
- Privilégier l'achat de produits fabriqués à proximité n'ayant pas fait 3 fois le tour du monde en avion ou traversé l'europe 3 fois dans tous les sens avant d'arriver au magasin, et pour cela :
- Développer et/ou conserver une agriculture performante et respectueuse de l'environnement à proximité immédiate des agglomérations, et bio si possible.
Optimiser le trafic nécessaire à besoin en transport constant
- Pour les personnes :
- inciter les entreprises à faire des PDE (Plan de déplacement d'entreprise) pour développer le covoiturage et la mise en place/l'usage de transports en commun.
- Pour les marchandises :
- Développer le commerce de proximité, moins producteurs de CO2 que les hyper et supermarchés car les consommateurs s'y rendent à pied et non en voiture,
- Développer le e-commerce, lui aussi moins consommateur en transport car il y est optimisé,
- Mutualiser les flux urbains grâce à de l'optimisation logistique basée sur des ELU (espaces logistiques urbains) et des tournées intra-urbaines. Pour mettre en oeuvre celà, il faut des logisticiens dans les collectivités.
- Eviter la circultation de moyens de transports vides : par exemple en ville, une entreprise qui fait des tournées de distribution de colis peut revenir avec des déchets, un bateau qui amène du pétrole devrait pouvoir repartir avec autre chose, etc...
- Pour tout celà, développer encore plus les filières de formation à la logistique !
Promouvoir les modes de transports les moins polluantes
- train, notamment ferroutage, en favorisant la concurrence qui devrait permettre si elle est bien menée d'accroitre la compétitivité de ce mode de transport,
- fluvial (par exemple pour évacuer les déchets : en fait tout ce qui est lourd et pas "urgent")
- métro, tramway, bus, ou même télécabines qui ont l'avantage d'être fiables, en flux continu (pas d'attente), rapides, et surtout beaucoup moins chères en investissement, et agiles (déplaçable à moindre coût si le besoin évolue) : voir comparatif
- développer l'électrique à la place des moteurs thermiques
- vélo : développer des "Velib", mais penser plutôt à mettre la ville en zone 30 qu'à faire des pistes cyclables qui ne sont pas forcément la panacée : il faut partager la voierie entre piétons, cyclistes et voitures à 30km/h, c'est moins couteux, plus sûr, et le trafic global est aussi rapide car plus fluide.
- promouvoir la marche à pied pour les petits trajets (30' de marche à pied par jour est recommandé pour la santé !)
Réduire la pollution voitures et camions par kilomètre parcouru
- Eviter "la pollution des véhicules à l'arrêt" en fluidifiant le trafic grâce à un étalement du trafic sur des plages plus grandes, notamment en étalant les horaires de travail pour limiter les pics du matin.
- Réduire la consommation et les nuisances des véhicules à moteur thermique (les alléger, en réduire le bruit, développer les techniques de filtres en sortie de pot, augmenter l'efficacité des moteurs...)
- Promouvoir le développement de moteurs électriques, puis à pile à combustible